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Hommage à notre collègue Samuel Paty [MAJ 24/10]

Et maintenant ?

 

APPEL AU RASSEMBLEMENT

Notre collègue Samuel Paty a été assassiné pour avoir exercé son métier, enseigner. Si l’assassinat a été unanimement condamné, certains ont immédiatement cherché à justifier les attaques violentes des personnes qui ont appelé sur les réseaux sociaux à le sanctionner, en accusant notre collègue d’avoir visé les croyants musulmans, et d’avoir discriminé et stigmatisé certains de ses élèves. Or, les faits, désormais connus, montrent qu’il n’en était rien. Samuel Paty exerçait son métier avec sérieux, pédagogie et bienveillance. Avec intégrité.

Le rôle des professeurs et de l’école n’est pas de dire quoi penser, mais de donner les outils intellectuels pour penser par soi-même.

Et c’est bien là ce que ne supportent pas les fondamentalistes : que l’école puisse permettre aux élèves de s’extraire et de s’émanciper des préjugés du groupe et de se constituer en sujets libres et autonomes.

Aujourd’hui, tous ceux qui sont attachés à la mission de l’école doivent s’unir pour la défendre contre les entreprises sectaires. Nous, professeurs, devons être solidaires face aux attaques qui visent à travers nous les contenus que nous enseignons, et l’institution a le devoir de nous soutenir, au lieu de chercher des compromis qui sont autant de compromissions.

Nous devons continuer à suivre l’exemple de Samuel Paty.

Anne Mugnier, pour le SNALC-Grenoble

 

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APPEL AU RASSEMBLEMENT NATIONAL

initié par
SOS Racisme, la FSU, le Sgen-CFDT, l’Unsa Education, le SNALC, la FCPE, la FIDL, la FAGE, l’UEJF, « Dessinez Créez Liberté », la LDH et le MRAP

soutenu par Charlie Hebdo

Dimanche 18 octobre 2020 à 15:00
Place de la République – Paris

Ce vendredi à Conflans-Sainte-Honorine, Samuel Paty a été assassiné devant le collège où il enseignait l’histoire et la géographie.

Victime d’un attentat perpétré au nom d’une conception dévoyée de l’Islam, il était depuis plusieurs jours la cible d’une vindicte publique. Pourquoi cette vindicte ? Parce qu’il avait montré des caricatures de Mahomet dans l’une de ses classes où il étudiait avec ses élèves la liberté d’expression. Comme tout enseignant, il cherchait ainsi à préparer des jeunes à l’exercice de l’esprit critique, condition essentielle à une pleine citoyenneté.

Face à cette horreur, nous appelons les citoyennes et les citoyens à se rassembler ce dimanche 18 octobre à 15h sur la place de la République à Paris. Au-delà de ce rassemblement, nous appelons nos représentations locales à organiser des initiatives dans les jours qui viennent.

Nous nous rassemblerons pour dire des choses simples et importantes.

Que nous pensons à Samuel Paty ainsi qu’à ses proches endeuillés.

Que les enseignants doivent être soutenus dans l’exercice de leur métier.

Que nous sommes attachés à la liberté d’expression et que nous refusons les logiques extrémistes et obscurantistes.

Que nous sommes attachés à la laïcité, qui garantit la liberté de conscience.

Que ça n’est pas par la haine que nous répondrons à la haine qui a coûté la vie à Samuel Paty mais par la promotion de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

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« C’EST DUR D’ÊTRE AIMÉ PAR DES CONS »

 

Par Jean-Rémi Girard, président du SNALC

Discours prononcé le 18 octobre à l’occasion du rassemblement

 en hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité pour avoir enseigné la liberté d’expression

 

« C’est dur d’être aimé par des cons ». Je voulais montrer que cette phrase, qui a été à la Une d’un numéro de Charlie Hebdo que tout le monde connaît, on pouvait la prononcer en France au XXIe siècle.

Quand il a fait ce numéro, Charlie Hebdo, qui soutient ce rassemblement, a démontré par l’exemple ce que sont dans notre pays la liberté d’expression, la liberté de la presse, la laïcité. Les suites, on les connaît, ont été terribles. Le terrorisme islamiste a pris son tribut dans les journalistes de Charlie Hebdo.

Samuel Paty était un enseignant d’histoire-géographie. Samuel Paty enseignait l’enseignement moral et civique. Samuel Paty enseignait ces mêmes valeurs. Samuel Paty enseignait la liberté d’expression, la liberté de la presse, la laïcité. Samuel Paty a utilisé une caricature de Charlie Hebdo comme support pédagogique. Et pour avoir fait cela en France au XXIe siècle, Samuel Paty a été décapité dans la rue. Samuel Paty a été victime d’un acte barbare car à son niveau il luttait contre la barbarie.

Alors oui, c’est sûrement très dur d’être aimé par des cons. Mais c’est encore plus dur d’être tué par des cons.

Face à cela, l’école de la République est et doit demeurer le lieu de l’intelligence. Nos armes, ce ne sont pas des couteaux, ce ne sont pas des pistolets. Nos armes, c’est le savoir, c’est la culture, c’est l’esprit des Lumières.

Samuel Paty faisait son cours sur la liberté d’expression depuis plusieurs années. Je voudrais que l’on prenne toutes et tous conscience que Samuel Paty ne fera plus jamais ce cours. Que plus aucun élève ne pourra suivre les leçons de mon collègue.

Nous lui devons toutes et tous, toutes les enseignantes et les enseignants de ce pays, de continuer son cours.

Nous lui devons toutes et tous à partir du 2 novembre et dans les années qui viennent montrer que dans tous nos établissements, dans toutes nos classes, nous pouvons utiliser une caricature de Charlie Hebdo comme support pédagogique. Nous lui devons cela. Je vous remercie.

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RASSEMBLEMENTS ACADÉMIE DE GRENOBLE

Le SNALC-Grenoble s’associe pleinement à cet hommage et soutient tous les collègues dans leur travail fondamental pour transmettre et faire vivre les principes de la République. Il appelle tous ses adhérents à participer à ces actions s’ils le peuvent.

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Communiqué de presse du SNALC du 16 octobre 2020

QUE JUSTICE SOIT RENDUE
À NOTRE COLLÈGUE

C’est avec effroi que le SNALC a appris l’assassinat d’un professeur d’histoire-géographie du collège du Bois d’Aulne de Conflans Sainte-Honorine

D’après les premiers éléments évoqués, notre collègue aurait été tué car il aurait exercé son métier : enseigner. Nous sommes évidemment en attente d’informations fiables.

Le SNALC adresse toutes ses condoléances à la famille de la victime. Nous suivrons bien entendu cette affaire et n’hésiterons pas à interpeller les autorités compétentes en fonction des éléments dont nous disposerons. Mais ce soir nous pleurons notre collègue et demandons que justice lui soit rendue.

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