Article rédigé par Nathalie ALOISI, SNALC Premier degré
Qu’est-ce que l’éducation positive ?
On la définit comme un accompagnement des enfants basé sur la non-violence, l’écoute et le respect des besoins individuels.
D’après Héloise Lhérété, rédactrice en chef du magazine Sciences Humaines, c’est « ne plus s’intéresser seulement à ce qui conditionne le malheur, la détresse mais à ce qui conditionne le bien-être ».
Les limites
Tout le monde est d’accord : il fallait débarrasser l’éducatif de toute violence physique et psychologique. Mais alors pourquoi certains considèrent l’éducation positive comme potentiellement dangereuse ?
Emma souligne dans ses BD la culpabilité ressentie par certains parents face à ce mode d’éducation, elle se confie lors d’un entretien au Huffington Post le 9 septembre 2023 : « Je n’y ai trouvé que des injonctions supplémentaires et aucune solution. »
Pour la psychologue Isabelle Pailleau, ce type d’éducation nuirait au développement psychique et émotionnel de l’enfant car, en ne fixant pas un cadre, on crée de l’insécurité.
Faire preuve de bienveillance envers ses enfants, est-ce tomber dans le dictat du parfait parent qui s’interdit toute remontrance et interdit ?
Et en classe ?
La socialisation des enfants étant un des objectifs des programmes, des règles de vie sont établies dès la maternelle. Celles-ci permettent aux élèves d’évoluer et d’apprendre dans un cadre sécurisant.
Malheureusement, certains enseignants font face aujourd’hui à des élèves qui ne comprennent pas l’interdit car ils n’y ont jamais été confrontés et n’ont pas le même rapport aux règles.
S’ajoute, en classe, le problème de l’effectif ; on ne peut pas individualiser en permanence et tout soumettre à la discussion et à la négociation.
L’élément essentiel de l’éducation positive est la confiance. C’est précisément ce que les PE mettent en place dans leur classe : une relation avec les élèves basée sur l’écoute, l’encouragement, la communication, la motivation. L’école s’inscrit dans un cadre à la fois souple et ferme, pour préparer l’enfant à la confrontation au réel.
Une éducation positive trop poussée à la maison peut engendrer des difficultés pour certains élèves, pour leurs parents mais également pour les PE.
Article paru dans la revue du SNALC Quinzaine universitaire n°1484 école du 5 janvier 2024