675 personnels de l’académie de Grenoble ont répondu à cette enquête sanitaire portant sur la 2e période de confinement dans les établissements scolaires.
Plusieurs phénomènes sont à souligner :
– La majorité des personnels vulnérables selon les 11 critères remis en vigueur dans la circulaire du 10 novembre viennent travailler en présentiel, et sans bénéficier de mesures de protection renforcée.
– Si le protocole sanitaire est globalement bien respecté, les professeurs des écoles souffrent particulièrement des absences non-remplacées, puisque les élèves des professeurs absents sont répartis dans les autres classes.
– La majorité des professeurs des écoles et des collèges souhaiteraient pouvoir appliquer le plan de continuité pédagogique qui permet de diviser par deux le nombre d’élèves accueillis dans l’établissement.
Les résultats principaux de cette enquête ont été remontés au Directeur des ressources humaines de l’académie de Grenoble dans le cadre d’une audience en visioconférence.
Vous pouvez consulter sur cette page le compte-rendu de l’audience.
I. Carte d’identité des sondés
1. Corps
2. Département d’exercice
3. Âge
4. Sexe
II. Questionnaire
PERSONNELS VULNÉRABLES
1. Faites-vous partie des personnels vulnérables tels que définis par les 11 critères de mai 2020 ?
2. Si vous êtes personnel vulnérable, continuez-vous à venir travailler dans votre établissement ?
3. Si vous êtes personnel vulnérable et continuez à venir travailler dans votre établissement, quelles en sont les raisons ?
4. Si vous êtes personnel vulnérable et continuez à venir travailler en présentiel, quelles mesures de protection avez-vous obtenues ?
CONDITIONS SANITAIRES
5. Le protocole sanitaire est-il globalement respecté dans votre établissement ?
6. Qu’est-ce qui pose éventuellement problème dans votre établissement dans l’application des mesures sanitaires ?
7. Si le protocole sanitaire n’est pas respecté, quelles actions ont été engagées ?
PLAN DE CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE
8. Le plan de continuité pédagogique a-t-il été mis ou est-il en train d’être mis en œuvre dans votre établissement ?
9. Si le plan de continuité pédagogique entre ou va entrer en application dans votre établissement, quels sont les choix qui ont été faits pour diminuer le nombre d’élèves présents en même temps dans l’établissement ?
10. Si le plan de continuité pédagogique n’est pas prévu dans votre établissement, souhaitez-vous qu’il soit mis en place ?
REMONTÉES PERSONNALISÉES
11. Si vous souhaitez évoquer des dysfonctionnements plus précis vous concernant vous ou votre établissement, vous pouvez les décrire ici de façon synthétique, en indiquant, si vous le souhaitez, votre nom et celui de votre établissement. Vous pouvez aussi transmettre ces informations en écrivant à .
Synthèse de Carole PANSU, membre du Bureau académique du SNALC-Grenoble
Voici ce qui ressort des réponses libres à la question des dysfonctionnements dans les établissements scolaires. Un peu plus de 120 personnes se sont exprimées.
→ Dans l’enseignement primaire : l’inquiétude est très forte
- Difficulté à appliquer le protocole sanitaire avec des enfants jeunes qui considèrent le masque comme un jouet.
- Promiscuité dans les couloirs et lors des récréations difficile à gérer.
- Les PE malades ne sont pas toujours remplacés : les élèves sont alors répartis dans les autres classes, qui sont surchargées (jusqu’à 35-36 élèves), ce qui crée du brassage au mépris des injonctions sanitaires.
- Réelle inquiétude concernant les PE remplaçants qui circulent d’une école à l’autre, peuvent contracter le virus et le transmettre.
- Les parents se montrent parfois indisciplinés et mettent leurs enfants malades à l’école.
- Des problèmes de logistique : masques, lavabos en nombre insuffisant.
- Perte de temps pour les apprentissages.
→ Dans l’enseignement secondaire : nous sommes en mode « survie »
- Les conditions matérielles ne se prêtent pas toujours à l’application stricte et nécessaire du protocole sanitaire (fenêtres dont le système de fermeture est peu maniable et ne permet pas une ventilation convenable, salles de cours trop petites où la distanciation physique n’est pas possible, salles qui « tournent » entre collègues et qui ne sont pas nettoyées dans l’intervalle).
- Mise en place du protocole renforcé inexistante.
- Les élèves sont en classe entière, ce qui complique l’application du protocole sanitaire.
- De nombreuses remarques pour pointer le manque de personnel d’entretien.
- Pas de salle attitrée pour éviter les déplacements des élèves.
- Qu’en est-il des réunions parents-professeurs, des conseils pédagogiques ? Certains sont maintenus, d’autres supprimés. Peu de logique.
- Les professeurs ont l’impression de ne pas être mis au courant, d’être « dans le flou », lorsque, par exemple, un élève est absent, ou de faire du « bidouillage » (avec les masques -la question du masque DIM a été évoquée- le gel, le nettoyage de la salle ou des ordinateurs).
- D’autres sont tristes : plus de sport collectif, de chorale, de piscine…Le moral est au plus bas.
- Les consignes d’éviction sont peu claires et semblent varier d’un établissement à l’autre.
- Les moyens informatiques paraissent insuffisants, pour notamment assurer la continuité pédagogique.
- Les professeurs ne se sentent pas soutenus par leur hiérarchie, ils estiment que leur stress n’est pas pris en compte. Cela génère des tensions entre les personnels.
- La tâche des professeurs principaux a été considérablement alourdie.
- Problème de la cantine et de la pause-café pour les professeurs : ils mangent ensemble et peuvent transmettre le virus. Ils ne respectent pas toujours le port du masque.
- Problème de la cantine pour les élèves : trop de promiscuité entre eux.
- Les professeurs de lycées professionnels s’inquiètent du suivi des stages mais aussi de l’application du protocole sanitaire dans le cadre des cours pratiques.
- Certaines disciplines, comme l’EPS, soulignent le fait que les élèves doivent retirer leur masque pour pratiquer la discipline et que cela peut accroître le risque de contamination. D’autres, comme l’art plastique ou l’éducation musicale, soulignent qu’elles ne peuvent pas toujours disposer de leur matériel ou de leur salle attitrée, ce qui complique l’enseignement.
- Les EDT ne sont pas toujours adaptés et manquent de rationalité : beaucoup de brassage pour rien, notamment lors des récréations et à l’extérieur des établissements.
- Les professeurs documentalistes s’estiment être « les oubliés » du protocole. Ils ne sont jamais évoqués. Sentiment d’isolement.
- Les parents se montrent souvent indisciplinés en mettant leurs enfants malades au collège ou au lycée. Certains, lors des conseils d’administration, exigent le 100% en présentiel et bloquent tout vote d’aménagement des EDT.
- Manque de réactivité de la Région.
- Les personnels vulnérables évoquent des difficultés pour obtenir le travail en distanciel ou une ASA. Ils se sentent stigmatisés à cause de leur fragilité.
- Certains s’interrogent sur l’éventualité d’une campagne de dépistage.
- Certains lycées n’ont pas mis en place de plan de continuité pédagogique (pour des classe de Première et Terminale).
- Qu’en est-il des examens ?
→ Chez les AESH et les AED : nous sommes au front
- Ils sont au contact des élèves et s’estiment tout particulièrement exposés
- Mise en commun du matériel scolaire qui est source potentielle de transmission pour les AESH.
- Nécessité de masques FFP2 pour ces catégories de personnel.
- Nécessité d’une reconnaissance de la difficulté de leur métier.
À noter que des professeurs ont rejeté l’idée d’un enseignement hybride distanciel/présentiel (crainte d’un surcroit de travail, peur du décrochage des élèves)
L’administration (Dasen, Rectorat, Ministère) ne répond pas toujours aux plaintes liées à la logistique (brassage, personnel d’entretien, salles…) émanant des chefs d’établissement.