JUST AN ILLUSION

Edito de la lettre électronique spéciale AESH n°21, rédigé par Danielle ARNAUD, secrétaire nationale du SNALC chargée des contractuels

 Si le SNALC s’est réjoui de la reprise des négociations salariales pour les AESH en juin dernier, il a très vite compris que la revalorisation promise par notre ministère ne serait qu’une illusion pour ces personnels.

Avec seulement 60 millions d’euros sur la table pour 117000 AESH (et il a fallu batailler pour en arriver là, puisque mi-juin l’enveloppe budgétaire n’était en fait que de 40 millions d’euros), il était effectivement impossible de proposer une grille indiciaire proche de celle des fonctionnaires de catégorie B, statut et rémunération correspondante tant revendiqués par le SNALC pour les AESH.

Par ailleurs, publié le 15 septembre par l’INSEE, le taux d’inflation en août 2021 par rapport à novembre 2020 a été de 2,19%. Cette hausse de l’indice des prix à la consommation des ménages entraîne une hausse automatique du SMIC horaire brut au 1er octobre 2021, rendant de facto l’indice majoré plancher 335 de la nouvelle grille de rémunération des AESH caduque.

Lors des négociations salariales, le SNALC n’a cessé de répéter au ministère que cette grille présentait déjà le même inconvénient que la précédente, à savoir un indice de départ trop bas.

Le SNALC avait raison. Cette grille est devenue obsolète avant même d’avoir été mise en application…

De plus, dès 2021 et dans les années à venir, avec la reprise de l’inflation, la hausse de salaire réel pour chaque AESH, c’est-à-dire en termes de pouvoir d’achat, sera in fine bien dérisoire, voire nulle.

Concrètement, ces conséquences témoignent à nouveau de l’absence d’une véritable revalorisation du métier d’AESH de la part de notre institution. Pourtant, elle s’efforce sans cesse de nous faire croire le contraire !

Quant à la réévaluation automatique et triennale, le SNALC continue à demander une accélération du rythme de l’augmentation pour les premiers échelons pour éviter que l’indice de rémunération des AESH les plus expérimentés soit très vite rattrapé par celui des AESH récemment recrutés. Le SNALC maintient également sa revendication d’une revalorisation automatique et proportionnelle de tous les échelons à chaque augmentation du SMIC.

Enfin, en plus d’être profondément déçu des « avancées » sur la rémunération des AESH, le SNALC déplore que des pans entiers de la professionnalisation et de la pleine reconnaissance du métier d’accompagnant d’élèves en situation de handicap soient toujours ignorés des préoccupations ministérielles. Il s’agit notamment de l’accès à un statut de fonctionnaire et à des temps complets, de l’abandon des PIAL et de la mutualisation des moyens.

Pour toutes ces raisons, et parce que les AESH méritent ENFIN de réelles avancées, le SNALC appelle donc à une nouvelle journée de grève et de mobilisation le mardi 19 octobre.