Lettres classiques

 

 

 

Mise à jour du 29 mai 2018
Le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) a publié une « note d’analyses et de propositions sur les programmes du lycée et sur les épreuves du baccalauréat » le 7 mai dernier. Vous pouvez retrouver la note d’analyses du CSP ici

Vous pouvez retrouver les résultats de l’enquête menée auprès de nos adhérents ici.

FRANÇAIS/LETTRES

L’AVIS DU SNALC

Principes

Nous nous félicitons de la pertinence de l’analyse des programmes actuels, et tout particulièrement des remarques sur l’absence de maîtrise de la langue par les candidats. Celle-ci est en effet inquiétante pour l’avenir professionnel et social des jeunes générations.

Épreuves

Le caractère trop souvent mécanique de l’épreuve orale est également un problème auquel il convient de remédier par une réflexion menée avec les professeurs.

Alléger le nombre d’exercices au choix à l’écrit semble aussi une bonne idée ; cependant, la volonté d’ouvrir le thème de la dissertation à des « questions ouvertes » et non plus uniquement littéraires risque de dévoyer la compréhension de cette épreuve disciplinaire. Il paraît étonnant que le CSP souhaite d’un côté renforcer les connaissances littéraires des candidats et en même temps gommer cette spécificité littéraire de l’épreuve finale. Nous réaffirmons notre attachement aux disciplines et à leur identification claire dans les épreuves du baccalauréat.

Spécialité « Humanités, littérature et philosophie »

Nous constatons que le CSP se heurte aux problèmes posés par la totale absence de cadrage de la spécialité dans les textes règlementaires. Nous demandons toujours un découpage horaire national entre les deux disciplines et des programmes disciplinaires distincts (entre lesquels il doit être possible d’établir des liens).

• Nous sommes opposés à toute épreuve interdisciplinaire qui risquerait de contredire justement le caractère proprement disciplinaire du savoir qui est pourtant évoqué par le CSP.

• Nous prenons note de la proposition d’une épreuve d’humanités/lettres laissant le choix aux élèves entre deux sujets (un sujet plutôt littéraire ou un sujet plutôt philosophique), qui constitue un pis-aller mettant en lumière les problèmes posés, et ne garantissant en rien l’acquisition de savoirs littéraires par tous les élèves.

LCA

L’AVIS DU SNALC

Principes

Il est regrettable qu’aucune analyse des programmes actuels de Langues et Cultures de l’Antiquité (LCA) ne soit faite en préambule de la présentation de la spécialité « Littérature, langues et cultures de l’Antiquité », qui est annoncée comme un approfondissement par rapport à la simple option.

Spécialité « Lettres et LCA »

Cette spécialité a été créée suite à notre intervention. Cependant, plusieurs zones d’ombre persistent :
• Il est regrettable que les deux langues, latin et grec, ne soient pas proposées conjointement dans cette spécialité : c’est là se priver des interactions entre ces langues et leurs cultures, de leurs influences conjointes sur la littérature française et européenne, de « l’innutrition » évoquée par le CSP ; cela revient aussi à ne pas tenir compte du nombre d’élèves qui, ayant appris le latin au collège, prennent ensuite grec au lycée ; enfin, cela montre la méconnaissance du développement de l’Enseignement Conjoint des Langues Anciennes (ECLA) au collège, encouragé par le rapport Charvet.
• Les modalités de l’épreuve finale sont encore bien floues. Si l’on ne peut que se féliciter de la volonté affichée par le CSP d’évaluer — enfin ! — les compétences linguistiques des candidats, le nombre d’attendus en fin de terminale semble très important. Y aura-t-il un écrit et un oral ? Comment la langue sera-t-elle évaluée : à l’écrit ou à l’oral, sur support connu ou non ? La connaissance de la culture antique fera-t-elle l’objet d’une épreuve spécifique ou sera-t-elle évaluée à travers d’autres épreuves ?

Il est à espérer que l’articulation entre les spécialités « Humanités, littérature et philosophie » et « Littérature, langues et cultures de l’Antiquité » sera effectivement bien mise en œuvre et expliquée aux élèves. En effet, ces deux spécialités ne peuvent que se nourrir l’une de l’autre, et l’étude de textes antiques en version originale (même par courts extraits) permet souvent de mieux appréhender la pensée d’un auteur que sa seule traduction. Les élèves qui choisiront ces deux spécialités se verront dotés d’une solide formation en Humanités — ces disciplines de l’étude de l’Homme qui ont forgé tant de citoyens éclairés et éminents depuis des siècles, nécessaires à la poursuite d’un cursus universitaire en Lettres, en Histoire mais aussi en Droit, et auxquelles le SNALC est particulièrement attaché.

Cette spécialité est très ambitieuse et le SNALC ne peut que s’en féliciter car cela donne un véritable sens à l’enseignement des LCA et un niveau d’exigence digne de ce que doit être le lycée. Nous attendons cependant des précisions quant à sa mise en œuvre et à son évaluation finale, et souhaitons que l’expertise des enseignants soit consultée dans son élaboration définitive.

Le projet de réforme du lycée général et technologique a été présenté en Conseil Supérieur de l’Education le 12 avril dernier. Le SNALC a voté contre cette réforme. La réforme du lycée ne doit pas être confondue avec celle baccalauréat : ce sont des textes différents qui ont été soumis séparément à notre vote.

Classe de seconde

o Pour la rentrée 2018, aucun changement
o La réforme entrera en vigueur à la rentrée 2019
o Vos horaires (Français 4h, option LCA latin et/ou LCA grec 3h) sont inchangés
o Les enseignements d’exploration sont supprimés. Ils sont en fait remplacés par 1h30 de SES et 1h30 de Sciences numériques (discipline non affectée).
o Les anciens enseignements d’exploration technologiques passent en option.
o Sur le papier, il est possible de suivre une option latin et une option grec. Nous doutons néanmoins que cela soit mis en place dans beaucoup d’établissements.
o L’accompagnement personnalisé n’est plus spécifiquement financé. L’AP et le nouvel accompagnement à l’orientation sont à prendre sur l’enveloppe d’autonomie, au même titre que les (très nombreuses) options et les groupes à effectifs réduits. Chacun va donc davantage encore qu’aujourd’hui défendre ses heures au local.
o L’enveloppe passe de 10h30 par division à 12h (+1h30). Ceci est contrebalancé par une diminution de 2h de l’horaire professeur dans la grille (-2h d’AP). Le solde global est donc négatif (-0h30).Classes de première et terminale

Tronc commun

o Français 4h en première
o 30 minutes d’EMC sont toujours prévues en première et terminale, non affectées à une discipline en particulier.

Spécialité

o « Humanités, littérature et philosophie » – 4h en première – 6h en terminale. Enseignement partagé avec un professeur de philosophie. Aucune répartition horaire nationale ne figure dans le texte.
o « Littérature et LCA » – 4h en première – 6h en terminale. Enseignement potentiellement partagé avec un professeur de lettres modernes. Aucune répartition horaire nationale ne figure dans le texte.

Enseignements facultatifs

o Une option de 3h de LCA (débutée dès la seconde) pouvant être suivie en plus d’une autre option. Sur le papier, il est donc possible de suivre simultanément une option latin et une option grec. Nous doutons néanmoins que cela soit mis en place dans beaucoup d’établissements.

Enveloppe d’autonomie

o 8h en première et 8h en terminale. Pour rappel, l’enveloppe est actuellement de 7h en première et 6h en terminale L/ES et de 9h en première et 10H en terminale S. Plus de 50% des élèves de la voie générale sont en S.
o 54h annuelles sont annoncées pour l’orientation. Elles ne sont pas budgétisées en plus de l’enveloppe d’autonomie mais à prendre dessus chaque fois qu’un professeur intervient.
o Il n’y a plus d’heures d’AP dans les grilles horaires en première et terminale. Pour mettre en place de l’AP, il faut prendre sur l’enveloppe d’autonomie.
o L’enveloppe d’autonomie est toujours utilisée pour faire des groupes à effectif réduit et mettre en place les options qui sont plus nombreuses, particulièrement en terminale.
o Aucun cadrage national de cette enveloppe n’a été obtenu

L’avis du SNALC

 

 

Sur la réforme du lycée, nos instances se sont très largement prononcées contre le projet. Le SNALC s’était opposé avec force à la réforme de 2010. Celle proposée ici s’inscrit clairement dans une logique similaire : l’autonomie, et donc la multiplication des conflits dans les établissements.

Si certains points de la réforme sont pertinents (classe de première plutôt bien construire sur le plan des spécialités) et si nous avons obtenu quelques modifications (création d’une spécialité littérature et LCA, passage de 7h à 8h de l’enveloppe d’autonomie par rapport au projet initial), l’ensemble reste insuffisant.

Nous ne sommes pas satisfaits des horaires de français dans le tronc commun (nous avions demandé une augmentation en classe de seconde). L’enseignement « Humanités, littérature et philosophie » est à la base pertinent. Cependant, le fait qu’aucune répartition horaire nationale ne soit garantie entre le professeur de lettres et celui de philosophie ouvre la porte à de nombreux conflits en établissement.

Nous Sommes satisfaits d’avoir obtenu la création de la spécialité « Littérature et LCA », même si nous savons qu’il faudra se battre au local pour qu’elle ait une chance d’être proposée aux élèves. De même, la possibilité laissée de suivre latin et grec ((comme préconisé par le rapport Charvet)) va dans le bon sens, même s’il sera difficile d’obtenir sa mise en place concrète au local.

Nous avons demandé une évolution de l’épreuve écrite de français visant à supprimer la question de corpus et le sujet d’invention qui, en l’état actuel, ne sont pas satisfaisants.

Nous sommes satisfaits de la prise en compte dans le processus d’affectation Parcoursup des 2 épreuves de spécialité et des résultats des épreuves communes anonymes (fin du 100% bulletin dans le système d’affectation).