Enquête : Prêts à rentrer le 11 mai ? – Les difficultés d’exercice pendant le confinement

Enquête : Prêts à rentrer le 11 mai ?

Les difficultés d’exercice pendant le confinement

Synthèse d’Anne MUGNIER, Présidente académique


Pour consulter la synthèse globale des résultats de notre enquête, rendez-vous sur notre article :

Prêts à rentrer le 11 mai ? – Résultats détaillés de notre enquête


QUESTION : Pour finir, quelles sont les difficultés éventuelles auxquelles vous avez été confronté(e) pour exercer votre métier dans le cadre du confinement ?

Sur les 2601 collègues qui ont participé à l’enquête, 1996 ont répondu à cette question.

La question portait sur les difficultés rencontrées au cours du confinement, et si les témoignages ont été majoritaires en ce sens, beaucoup ont aussi tenu à mentionner les aspects positifs qu’ils ont constatés dans cette façon de travailler. Nous en faisons donc également état au début de cette synthèse. Les problèmes les plus massivement signalés permettent d’observer une « continuité pédagogique » décrétée d’en haut et mise en place à marche forcée sans cadrage raisonné, sans formation, sans matériel ou connexion assurés pour les personnels et les familles, provoquant une surcharge de travail considérable pour une efficacité très discutable, notamment auprès des élèves en difficulté.

DES ASPECTS POSITIFS

Près de 160 personnes indiquent explicitement qu’elles ont rencontré peu de difficultés, voire aucune, dans le télétravail.  Mais qu’ils signalent ou non des difficultés par ailleurs, certains sondés précisent les côtés positifs de cette expérience.

La remarque la plus fréquente est qu’après un temps d’adaptation plus ou moins long et difficile, un rythme de travail raisonnable a pu être adopté, et les problèmes de contacts avec les familles et de mise en place du travail à distance ont pu être résolus.

Une quinzaine de sondés indiquent d’ailleurs que toutes les familles ou presque sont restées en contact (même parfois dans des écoles peu favorisées), et d’autres qu’ils ont obtenu de bons retours, du soutien et des remerciements.

Certains estiment que la classe virtuelle est une réussite qui a profité à presque tous les élèves (ou plus précisément Discord, pour un collègue qui n’a pas apprécié l’application du CNED). La continuité pédagogique en télétravail a bien fonctionné pour ces collègues, qui considèrent que l’expérience a été enrichissante, notamment parce qu’elle a nécessité une inventivité, une réflexion pédagogique stimulante et motivante, tout en faisant parfois progresser à la fois sur le plan technique et le plan pédagogique.

Pour certains, les échanges réguliers avec les familles ont été riches, des contacts ont pu être noués avec des élèves décrocheurs, et il est même arrivé, au moins en LP, que des élèves qui ne faisaient d’ordinaire pas leur travail soient plus actifs en distanciel, peut-être parce qu’ils avaient la possibilité de mieux s’organiser. Un collègue constate qu’avec le télétravail, chaque élève a pu travailler à son rythme et effectuer des activités supplémentaires s’il le souhaitait.

Quelques collègues reconnaissent les conditions favorables dont ils ont bénéficié : habitude du télétravail pour des enseignants de certaines matières, facilité plus grande pour des élèves plus âgés, bonne coordination des équipes à l’école pour fournir le plan de travail hebdomadaire, soutien de la hiérarchie et des collègues, compétences du référent numérique, accès de tous les élèves à un ordinateur, voire, dans deux écoles, ordinateur portable fourni à chaque enseignant par la mairie ! Deux volontaires pour l’accueil d’enfants de personnels soignants soulignent que cela s’est très bien passé.

UN PILOTAGE PROBLÉMATIQUE

La façon dont l’institution a piloté le travail à distance, en particulier la continuité pédagogique, est fortement critiquée.

La critique la plus fréquente porte sur l’absence de formation pédagogique et technique proposée pour l’enseignement à distance et l’usage du numérique, par anticipation ou pendant le confinement. Les personnels ont dû souvent trouver seuls des solutions, en s’autoformant et en tâtonnant.

De nombreux enseignants déplorent une mise en place du jour au lendemain d’une continuité pédagogique sans aucune préparation et dans l’improvisation la plus totale. Les aides fournies par les inspections ont été jugées peu efficaces : accumulations de liens et d’outils sans explications et sans travail de vulgarisation. Certains dénoncent ainsi une fausse continuité pédagogique, un mensonge du gouvernement qui a prétendu que tout était prêt, mettant les enseignants en porte-à-faux par rapport aux attentes des familles. Autre problème, les annonces faites via les médias par le gouvernement au grand public, sans que les enseignants aient été mis préalablement au courant. Quelques professeurs rappellent d’ailleurs le dénigrement dont la profession a fait l’objet de la part de la porte-parole du gouvernement.

Mais ce sont surtout les consignes et injonctions transmises par l’inspection et les chefs d’établissement qui font l’objet de critiques : informations tardives et a posteriori, consignes floues voire absentes, exigences contradictoires, ordres et contre-ordres, sur les aspects essentiels de la continuité pédagogique – contenus à enseigner, outils légaux à utiliser, évaluation et suivi du travail des élèves. A la fin, il était très difficile de savoir que faire, entre la continuation des programmes ou la révision des acquis, l’exigence de travail ou le simple maintien du contact, et quels outils on était en droit d’utiliser, faute d’informations légales. Certaines annonces tardives du MEN se sont révélées déstabilisantes pour les enseignants et démobilisantes pour l’assiduité des élèves : interdiction de l’évaluation, examens en contrôle continu, notamment.

Enfin, le maintien du lien avec l’établissement a été perçu de deux manières très différentes par les enseignants en télétravail. Certains ont été soumis à des sollicitations et injonctions nombreuses de leur chef d’établissement – obligation d’utiliser la classe virtuelle, de passer des appels téléphoniques aux familles, notamment – jusqu’à subir culpabilisation et critiques. D’autres, un peu plus nombreux, se sont à l’inverse sentis très isolés : pas d’appui voire de contact avec leur équipe de direction (hors transferts sans commentaires de mails du rectorat), pas de liens non plus avec les collègues. L’absence de travail en équipe et de coordination pour partager le suivi des élèves (notamment via les appels téléphoniques) s’est révélée pesante. Dans certaines écoles, l’absence d’aide et de consignes a été problématique pour l’accueil des enfants de personnels soignants et le suivi des élèves.

DE FORTES DIFFICULTÉS TECHNIQUES

Si le Ministre a déclaré publiquement que tout était prêt pour un enseignement à distance, dans les faits, les enseignants ont été très souvent confrontés à des difficultés techniques.

Les problèmes de connexion sont tout d’abord très fréquemment signalés, et constituent le premier obstacle au télétravail tous domaines confondus. Ces problèmes de connexion sont soit liés à l’habitat (zones rurales et zones blanches, manque de bande passante en raison de nombreuses personnes en télétravail dans le foyer), soit dus à des dysfonctionnement des outils institutionnels tels les ENT et la classe virtuelle du CNED (pannes, saturation du réseau).

Ensuite viennent les défaillances du matériel personnel : matériel obsolète, insuffisant (voire inexistant) pour la continuité pédagogique. Souvent, on ne possède d’ailleurs, même quand on est enseignant, qu’un seul ordinateur pour toute la famille, ce qui est évidemment insuffisant quand adultes comme enfants doivent s’en servir pour le télétravail. De nombreux sondés ont d’ailleurs insisté sur le fait qu’il s’agit bien de matériel personnel, et ont déploré que rien ne soit financé par l’employeur. Tous les outils qui ont été exigés pour continuer à enseigner et à garder le contact avec les familles – ordinateur, téléphone, logiciels, périphériques, consommables – sont la propriété des enseignants eux-mêmes. Cela a engendré des frais, surtout lorsque, pour certains, il a fallu mettre à niveau leur équipement pour les classes virtuelles, acheter un nouvel ordinateur pour soulager le reste de la famille, ou dépasser le coût habituel du forfait téléphonique, voire prendre un nouveau forfait pour dissocier appels personnels et professionnels. Il faut dire qu’utiliser sa ligne personnel pour passer les nombreux appels hebdomadaires aux familles exigés par leur direction a été jugé très intrusif pour plusieurs collègues, gênés que les familles connaissent leur numéro personnel. Quelques enseignants signalent qu’ils ont dû emprunter ordinateur ou encore connexion wifi ou, pour plusieurs professeurs des écoles, se rendre dans leur établissement pour travailler faute de matériel personnel (si les ordinateurs de l’école n’étaient pas eux-mêmes trop vétustes).

Autre critique souvent formulée : les performances insuffisantes des outils institutionnels, que ce soit l’ENT, Pronote ou encore le CNED. Certains signalent que l’ENT a été mis en place tardivement, ou que la classe virtuelle du CNED a d’abord été constamment saturée , mais ont constaté ensuite que ces outils étaient devenus opérationnels. La classe virtuelle du CNED est critiquée pour son manque de sécurité par rapport à des logiciels privés – déconseillés tardivement car non-conformes au RGPD -, et les contenus pédagogiques du CNED sont jugés inadaptés, notamment à l’école primaire. Certains ont aussi vu leur messagerie professionnelle dysfonctionner, et ont été contraints d’utiliser leur adresse personnelle.

L’absence de coordination et d’harmonisation dans l’utilisation des outils et logiciels de communication a été très gênante selon plusieurs sondés, leur profusion et le manque d’unité mettant les élèves en difficulté mais aussi les professeurs qui devaient faire des choix parmi des outils qu’ils ne connaissaient pas. Beaucoup plus rarement, l’absence de liberté de choix a posé problème à d’autres : mais il faut dire qu’après avoir pris leurs habitudes avec Discord, Zoom ou encore WhatsApp pendant plusieurs semaines sans directives, ils n’ont pas apprécié d’être invités à utiliser des logiciels jugés moins performants et qu’ils ne maîtrisaient pas.

Justement, cette maîtrise a fait défaut à un nombre non-négligeable d’enseignants qui, pour certains reconnaissent leur manque d’appétence pour l’informatique. Mais les difficultés ont été assez générales pour gérer les multiples formats de fichiers utilisés par les élèves, l’envoi et la récupération des travaux se révélant particulièrement chronophage.

UN ALOURDISSEMENT NOTABLE DE LA CHARGE DE TRAVAIL ET DES CONDITIONS DE TRAVAIL DIFFICILES

La difficulté la plus mentionnée en réponse à cette question, outre les défaillances de connexion, est la surcharge et le surmenage induits par le télétravail pour assurer la continuité pédagogique.

Les enseignants indiquent un travail chronophage, qui rend difficile la déconnexion et provoque un empiètement du travail sur la vie privée. Les heures dues sont très largement dépassées, avec un temps de travail allant jusqu’à dix heures par jours, week-ends compris, d’autant que beaucoup ont dû s’initier aux outils informatiques pour pratiquer l’enseignement à distance (applications de classes virtuelles, ENT et Pronote, logiciels divers). La notion de temps partiel, pour les personnes concernées, perd son sens. Certains se plaignent en outre de la fatigue et des douleurs causées par les écrans, les classes virtuelles, l’évaluation sur ordinateur.

Ce qui prend le plus de temps, c’est la nécessaire adaptation pédagogique des cours à une transmission à distance (classes virtuelles ou rédaction exhaustive des explications). Les parents de jeunes enfants ou d’élèves scolarisés mentionnent tous la difficulté, voire l’impossibilité, de mener de front le travail pour leurs élèves et la charge de leurs propres enfants, qu’il faut souvent de surcroît aux-mêmes accompagner scolairement.

Le suivi individualisé des élèves prend énormément de temps, pour plusieurs raisons : classes et copies nombreuses sous divers formats à gérer, appels téléphoniques chronophages, avec une désagréable impression parfois de devoir harceler ou « fliquer » les familles, suivi du professeur principal pour l’orientation des élèves et la coordination des équipes (ou pour les appels hebdomadaires, dont il s’est parfois chargé seul). De plus, beaucoup croulent sous les mails des familles, des collègues et de la hiérarchie, qu’il s’agit de traiter.

La formation et surtout l’autoformation ajoutent encore à la charge de travail.

Certains enseignants disent ne pas trouver d’aide auprès d’autres corps de l’EN pour exercer la continuité pédagogique. D’autres, ayant accepté de participer à l’accueil des enfants de personnels soignants, constatent la difficulté de concilier cet accueil et la charge de leurs propres classes en distanciel. Plusieurs signalent aussi un manque de sécurité dans cet accueil.

L’utilisation des classes virtuelles a généré du stress pour certains, au point de craindre ou d’envisager une plainte auprès de la justice : chahut numérique, intrusions multiples par des inconnus malintentionnés, usurpation d’identité.

Enfin, quelques enseignants signalent avoir été eux-mêmes infectés par le COVID-19 et malades pendant le confinement.

DES DIFFICULTÉS À MAINTENIR LE CONTACT AVEC LES ÉLÈVES ET LES FAMILLES

Dans les familles, les difficultés matérielles et techniques ressemblent à celles des enseignants, et sont donc le plus souvent signalées. Mais elles sont encore amplifiées dans les milieux les plus modestes : manque de matériel, connexion via un simple smartphone (parfois pour toute la famille), manque de maîtrise de l’ENT ou de Pronote. Plusieurs enseignants soulignent la fracture numérique qui rend l’enseignement à distance très difficile. Un enseignant s’est d’ailleurs demandé pourquoi son établissement n’avait pas proposé à des familles les tablettes qui dorment dans les placards.

Parallèlement, de nombreux enseignants évoquent leurs difficultés à rester en contact avec les familles (il a déjà fallu corriger les coordonnées erronées, ce qui n’a pas toujours été possible), surtout quand les élèves sont déjà décrocheurs. Le suivi est difficile pour des familles qui sont en grande difficulté sociale, ou pour des parents qui manquent de temps parce qu’ils travaillent. Des professeurs des écoles évoquent aussi leurs problèmes de communication avec les familles non-francophones. Plus rarement, des enseignants expliquent qu’ils ont du faire face à des parents dépassés, ne suivant pas leurs enfants, voire refusant explicitement de le faire, et même à quelques cas de maltraitance. D’autres ont connu quelques expériences négatives en communiquant avec les parents et les élèves : refus de la visioconférence, refus de travail, absence de reconnaissance et de bienveillance, exigence, agressivité, et ce indépendamment du milieu social.

Il a aussi pu être difficile de rassurer des familles angoissées quand les enseignants disposaient eux-mêmes de peu d’informations fiables.

LA CONTINUITÉ PÉDAGOGIQUE EN QUESTION

Ainsi, si dans la plupart des classes, quelques élèves souvent déjà en difficulté n’ont jamais fait état de leur travail et n’ont pas participé aux classes virtuelles, de nombreux enseignants ont par ailleurs ensuite déploré une baisse générale progressive de l’assiduité, creusant donc les inégalités, tandis qu’eux-mêmes perdaient en motivation et se décourageaient. Beaucoup considèrent en effet que le cours à distance ne peut se substituer au contact humain, qui permet une pédagogie de meilleure qualité et plus efficace, et donne tout son sens au métier d’enseignant.

À distance, les enseignants, qui ont eu des difficultés à doser, différencier et estimer le niveau des contenus et la quantité de travail à donner, ont constaté une distorsion importante entre le temps et les efforts qu’ils ont consacrés à préparer leurs cours et son efficacité.

Certains sondés notent que le manque d’autonomie de leurs élèves face aux outils informatiques, à Pronote et à l’ENT ont été un frein pour l’enseignement à distance ; quelques autres, que l’absence d’évaluation a affecté la motivation des élèves. Enfin, un enseignant fait remarquer que l’abus des écrans a aussi des effets néfastes.

DES DIFFICULTÉS SPÉCIFIQUES

Les difficultés du travail sous confinement ne sont pas les mêmes selon les fonctions exercées. Des collègues ont plus précisément parlé de leurs tâches spécifiques et de la difficulté (ou non) à les exercer. Outre les difficultés habituelles de connexion et de matériel, le point commun est ici la quasi-impossibilité de remplir correctement ses tâches chez soi à distance.

I. Enseignement : niveaux et disciplines

Arts plastiques (4 retours)

 – Surcharge de mails à cause du nombre d’élèves (jusqu’à plus de 500).
– Peu de retours des élèves.

EMCC (2 retours)

– Pratique musicale en ligne impossible, surtout à 30.
– Comment transposer un cours basé sur l’oral à l’écrit ?

EPS (20 retours)

– Remarque presque unanime : EPS impossible en visioconférence, simples visionnages de contenus sportifs, problèmes de sécurité posés par les exercices physiques donnés à distance.
– Informations et préconisations tardives, contradictoires selon les académies.
– Retours quasi inexistants des élèves.

LV (12 retours)

– Remarque quasi unanime : interactions impossibles à distance.
– Impossibilité d’utiliser des documents vidéo et audio dans les classes virtuelles.

PLP (4 retours)

Impossibilité de réaliser l’enseignement pratique.
– Élèves qui travaillent dans le civil malgré la continuité pédagogique.
– Aucun retour des travaux demandés.

Professeurs des écoles (Plus de 70 retours, directrices et directeurs compris)

– Remarque la plus fréquente : télétravail difficile avec des petits, notamment pour le travail du langage, les activités de manipulation.
Réinvention du travail en maternelle avec idées d’activités à mettre en œuvre par les parents via des padlets, recherches et rédaction de fiches très lourdes et chronophages.
Nécessité de fournir des activités papier aux parents mal équipés, en organisant des permanences, voire des tournées des boîtes aux lettres, avec engagement de frais personnels (impression, photocopies, frais postaux). La plate-forme docaposte a été mise en œuvre avec beaucoup de retard (voire pas du tout). Difficulté à récupérer de la même manière les travaux des élèves, et à obtenir l’autorisation de déplacement professionnel.
– Inadaptation des contenus du CNED pour le primaire.
– EN CP, difficulté du suivi de l’apprentissage de la lecture, impossibilité de la classe virtuelle. Obligation de téléphoner à plusieurs enfants chaque jour pour les faire lire (parents non francophones).
– Manque de directives, absence de masques, de matériel de protection, pas de désinfection biquotidienne des locaux pour l’accueil des enfants de personnels soignants.
– Difficulté de la conciliation de l’accueil des enfants de soignants avec le travail en distanciel.
– Impossibilité de respecter les gestes barrières avec un jeune enfant de personnel soignant (même seul).
– Pression énorme pour fournir les plans de travail des cours deux semaines à l’avance et ce dès le 1er jour du confinement.
– Absence de RASED, d’AESH pour suivre les élèves en difficulté ou à besoins particuliers.
– Absence de consignes ou consignes tardives de l’IEN (notamment pour le suivi des familles), aucune aide avant le confinement, gestion dans l’urgence.
– Manque d’une plate-forme commune pour le distanciel, ENT non fonctionnel..
– Gestion d’un double ou triple niveau, gestion de la classe d’un collègue absent en plus de la sienne.
– Les besoins des enfants en difficulté étant identifiés, leur accueil avec les enfants des personnels soignants était souhaitable et possible.
– Absence de contacts avec le directeur ou injonctions problématiques.

Professeurs documentalistes (6 retours)

– Pas de logiciel CDI à la maison, travail à distance impossible.
– Travail de veille documentaire ; possibilité (hors BCDI), de continuer séquences et projets.
– Difficultés de concilier accueil des enfants des personnels soignants et continuité administrative.
– Manque de reconnaissance des collègues qui croient que les professeurs documentalistes ne font rien pendant le confinement.
– Interdiction du chef d’établissement d’aller travailler au CDI.

Sciences (3 retours, identiques)

Pas de TP possibles.

II. Autres corps ou fonctions

ADJAENES et SAENES (36 retours)

– Remarque la plus fréquente (25%) : pas de clé OTP pour travailler à distance avec accès aux bases et applications académiques.
Télétravail impossible (partiellement ou totalement) pour d’autres raisons diverses : manque de moyens, pas de courrier postal disponible, problème des signatures de la hiérarchie, manque de sécurisation des données, crainte de piratage, manque de droits sur les applications administratives, dysfonctionnement du logiciel chez soi obligeant certains à aller dans l’établissement.
– Autre remarque récurrente : pas de directives claires de l’État, des collectivités territoriales.
– Pas de matériel homologué, utilisation du matériel personnel.
– Perte régulière du serveur, problème de connexion à l’intranet, pas de connexion à Arena.
Travail présentiel seul dans l’établissement (remarque souvent factuelle).
– Prise en charge des tâches des collègues confinés en plus des siennes.
– Absence de personnel d’entretien dans les locaux pour les sanitaires.
– Surcharge liée à l’annulation des sorties et la facturation de la demi-pension.
– Télétravail uniquement possible grâce à un logiciel grand public.
– Pas de ligne téléphonique prise en charge par l’administration.
– Impossibilité d’utiliser l’ordinateur personnel pour travailler.
– Pas de dossier word ou excel.
– Frais d’encre et d’électricité.
– Accueil des enfants de personnels soignants sans masque pendant 15 jours.
– Solitude, manque des collègues.
– A l’inverse, télétravail fonctionnel pour les tâches administratives, collègues toujours joignables.

AED (2 retours)

– Parents agréables et reconnaissants qu’on les appelle.
– Obligation de visioconférence dans l’espace privé personnel.

AESH (17 retours)

– Pour près de la moitié, travail en distanciel impossible.
– Autre remarque récurrente : aucune information du directeur, aucun contact, mise sur la touche.
– Impossibilité d’aider les élèves en situation de handicap.
– Malgré l’impossibilité du distanciel, contact avec les familles pour proposer de l’aide.
– Ou à l’inverse, pas de difficultés mais absence de contacts avec les familles des élèves, pas d’informations des parents.
– Utilisation du téléphone personnel.
– Rémunération insuffisante pour investir dans le matériel informatique.
– Pas de retour du service gestion AESH du rectorat (hormis un mail le 16/03) : un interlocuteur pour la gestion est nécessaire.

Attachés (5 retours, tous différents)

– Travail possible en présentiel deux fois par semaine.
– Travail en distanciel impossible, obligation d’aller sur place.
– Absence de travail possible en EPLE sur la partie financière.
– Travail en distanciel impossible, pour des raisons matérielles et logicielles, sentiment s’inutilité.
– Avalanche de déclarations, discours, recommandations contradictoires, inopérantes, décalées des services de l’Etat, mais surtout de la collectivité avec des consignes inflationnistes et inapplicables.

CPE (7 retours, presque tous différents)

– Manque d’efficacité en distanciel, difficulté du travail en équipe.
– Promiscuité dans l’établissement, manque d’hygiène.
– Mauvaise connexion internet.
– Absence de contribution au suivi des élèves de collègues enseignants de certaines disciplines.
– Difficulté du suivi des élèves décrocheurs.
– Panne chez soi, refus du CDE de pemettre le travail en présentiel dans le bureau.
– Aucune difficulté.

Directrices et directeurs d’école

– Remarque la plus fréquente : surcharge de travail, épuisement évoquant le triste souvenir de Christine Renon.
Absence d’accompagnement de l’IEN, de la mairie pour l’accueil des enfants des personnels soignants, aucune aide, aucune recommandation sanitaire, les directeurs ont été livrés à eux-mêmes, devant assumer toutes les responsabilités.
– Absence de masques, pas de désinfection biquotidienne des locaux pour l’accueil des enfants de personnels soignants, manque de directives au sujet de cet accueil, protocole d’accueil donné 3 semaines après.
– Souscription d’un forfait téléphonique pour appeler les parents et poursuivre tâches de direction.
– Coordination difficile, refus de la visioconférence par les collègues.
– Procédure lourde pour déterminer le passage ou le maintien.
– Refus du prêt des ordinateurs de l’ école par la mairie.
– Injonctions contradictoires et absurdes, génératrices de stress.
– Pression énorme pour fournir les plans de travail.

Infirmières et infirmiers (1 retour)

Pas de logiciel infirmier professionnel disponible (SAGESSE) en télétravail.

Personnels de direction (second degré) (3 retours)

– Beaucoup de travail.
– Coordination difficile.
– Forte mobilisation du personnel, bon fonctionnement du travail à distance chez les élèves.

Professeurs stagiaires (2 retours similaires)

Travail à l’INSPE : malgré des aménagements pour la validation, impossibilité de concilier travail à l’INSPE et cours  avec les élèves.

PSY-EN (3 retours)

– Difficulté de la prise en charge psy en télétravail, ou de la réalisation de bilans (les familles ne prenant pas contact).
– A l’inverse, poursuite du suivi et RDV avec familles et élèves en visioconférence et au téléphone.

TZR – TRS  (ou remplacement de collègues) (7 retours, presque tous différents)

– Affectation virtuelle ailleurs pendant le confinement sans connaître les élèves.
– Remplacement d’une collègue sans connaître élèves.
– Adaptation à 4 collègues différents.
– Arrêté de remplacement communiqué avec 15 jours de retard.
– En chômage technique, condamné à ne rien faire, hormis un peu d’accueil d’enfants de personnels soignants.
– A l’inverse, 4 niveaux 50 parents à contacter.

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