Vous pouvez retrouver les résultats de l’enquête menée auprès de nos adhérents ici.
L’AVIS DU SNALC
Programmes
Nous ne partageons pas la lecture du CSP quant au programme culturel. Il n’est pas pleinement intéressant d’après les collègues que nous avons interrogés, même s’il constitue un guidage dans leur progression pédagogique.
Par ailleurs, nous pouvons nous interroger sur un paradoxe apparent. En effet, le CSP parle d’assouplir le programme culturel. Cela est intéressant. Mais, il parle de le faire en l’articulant à des objets d’études plus clairement déterminés et en faisant appel à des contenus existants. Cela ressemble à l’ajout de contraintes plutôt qu’à un assouplissement.
Nous regrettons que la linguistique n’occupe pas une place plus grande dans les préoccupations du CSP. C’est en effet sur ce point que les collègues souhaiteraient des améliorations.
Nous nous interrogeons enfin sur le sens des « compétences interculturelles ». S’il s’agit de dire que les compétences acquises dans une langues doivent être transférables à l’apprentissage d’une autre langue, nous ne pouvons qu’être d’accord. Cependant, nous serons vigilants quant au sens réel donné par le CSP à ce concept.
Épreuves
Nous sommes favorables à une réflexion sur la mise en place d’une véritable certification. Une Certification permettant de situer l’élève au regard du CECRL sera un atout. Nous avons deux demandes fortes à ce sujet :
– Que cette certification se fasse au sein de l’EN sans faire appel à des « prestataires de services » étrangers.
– Que l’ajout d’une certification ne réduise pas encore plus le temps d’enseignement. La Terminale est en effet extrêmement chargée en évaluations. Il serait regrettable qu’elle ne soit plus que bachotage. Il convient donc d’inclure cette certification dans le cadre du baccalauréat.
Spécialité
Si un lien doit exister entre les différentes spécialités, la note met tellement l’accent sur les résonances entre lesdites spécialités que cela va à l’encontre même de l’idée d’une spécialité.
L’on peut donc craindre des programmes définissant des grands thèmes « transversaux ». L’on voit en outre que le CSP met l’accent sur les notions de connexion, d’imbrication et d’articulation des connaissances et des compétences dans les différents champs disciplinaires.
A chaque fois que la langue est placée dans le contexte de l’interdisciplinarité, elle est reléguée à sa fonction véhiculaire. Fort de la consultation de ses adhérents, nous réclamons qu’elle soit un vrai objet d’étude et un vrai sujet d’évaluation. Nous ne pourrons nous satisfaire d’une évaluation qui placerait autre chose que le langage au centre de ses préoccupations.
Classe de seconde
o La réforme entrera en vigueur à la rentrée 2019
o Vos horaires (LV A+LV B 5h30 globalisées) sont inchangés
o Les enseignements d’exploration sont supprimés. Ils sont en fait remplacés par 1h30 de SES et 1h30 de Sciences numériques (discipline non affectée).
o Les anciens enseignements d’exploration technologiques passent en option.
o L’accompagnement personnalisé n’est plus spécifiquement financé. L’AP et le nouvel accompagnement à l’orientation sont à prendre sur l’enveloppe d’autonomie, au même titre que les (très nombreuses) options et les groupes à effectifs réduits (y compris pour proposer plus de LV B). Chacun va donc davantage encore qu’aujourd’hui défendre ses heures au local.
o L’enveloppe passe de 10h30 par division à 12h (+1h30). Ceci est contrebalancé par une diminution de 2h de l’horaire professeur dans la grille (-2h d’AP). Le solde global est donc négatif (-0h30).Classes de première et terminale
Tronc commun
o 2 langues vivantes – 4h30 globalisées en 1ère – 4h globalisées en terminale
Spécialité
o « Langues et littératures étrangères » – 4h en première – 6h en terminale. Le ministère a précisé au SNALC que seul le professeur de LV intervenait sur ces heures
Enseignements facultatifs
o LV C (ex-LV3) à raison de 3h par semaine débuté dès la seconde. La LV C, tout comme la LV B, peut être une langue régionale.
o Le ministère nous a garanti le maintien des sections européennes et internationales, mais ces dernières ne sont toujours pas mentionnées dans les grilles horaires.
Enveloppe d’autonomie
o 8h en première et 8h en terminale. Pour rappel, l’enveloppe est actuellement de 7h en première et 6h en terminale L/ES et de 9h en première et 10H en terminale S. Plus de 50% des élèves de la voie générale sont en S.
o 54h annuelles sont annoncées pour l’orientation. Elles ne sont pas budgétisées en plus de l’enveloppe d’autonomie mais à prendre dessus chaque fois qu’un professeur intervient.
o Il n’y a plus d’heures d’AP dans les grilles horaires en première et terminale. Pour mettre en place de l’AP, il faut prendre sur l’enveloppe d’autonomie.
o L’enveloppe d’autonomie est toujours utilisée pour faire des groupes à effectif réduit (y compris pour proposer plus de LV B) et mettre en place les options qui sont plus nombreuses, particulièrement en terminale.
o Aucun cadrage national de cette enveloppe n’a été obtenu
Sur la réforme du lycée, nos instances se sont très largement prononcées contre le projet. Le SNALC s’était opposé avec force à la réforme de 2010. Celle proposée ici s’inscrit clairement dans une logique similaire : l’autonomie, et donc la multiplication des conflits dans les établissements.
Si certains points de la réforme sont pertinents (classe de première plutôt bien construire sur le plan des spécialités) et si nous avons obtenu quelques modifications (création d’une spécialité littérature et LCA, passage de 7h à 8h de l’enveloppe d’autonomie par rapport au projet initial), l’ensemble reste insuffisant.
Nous considérons que les horaires de LV sont insuffisants hors spécialité. Nous sommes indignés par le refus du ministère de déglobaliser les horaires de LV : cela ne coûtait rien.
Nous déplorons l’absence de cadrage national de l’enveloppe d’autonomie qui aurait permis de garantir des groupes à effectif réduit en LV.
Nous sommes satisfaits de l’horaire attribué à la spécialité « Langues et littératures étrangères ».
Nous avons proposé un cadre permettant d’associer les partiels du baccalauréat et les futures certifications EN. Nous sommes vigilants sur le fait que ces certifications doivent refléter le niveau réel de l’élève. Elles doivent être suffisamment exigeantes et sérieuses pour devenir une référence dans l’enseignement supérieur et le monde du travail.
Nous ne souhaitons pas que l’organisation des épreuves communes soit dans la continuité des ECA actuels qui sont trop complexes à mettre en œuvre et ne bénéficient pas d’un cadrage national suffisant.
Nous sommes satisfaits de la prise en compte dans le processus d’affectation Parcoursup des 2 épreuves de spécialité et des résultats des épreuves communes anonymes (fin du 100% bulletin dans le système d’affectation).