Compte-rendu réalisé par Christophe Domenge et Bernard Lévy, responsables SNALC-Grenoble
Une intersyndicale constituée de représentants du SNALC, de la FSU, de l’UNSA, de FO, de SUD, de la CGT, de la CNT, d’organisations lycéennes et de parents d’élèves a été reçue de 14h à 16h au rectorat de Grenoble par Hélène INSEL, Rectrice de l’académie, secondée par Jannick CHRÉTIEN, Secrétaire générale, et Samuel VITEL, Directeur de cabinet.
Les organisations syndicales ont fait le constat du mépris de notre ministre dans sa communication avec les agents de terrain, qui apprennent les changements de protocole par voie de presse sans délai de préparation ni de réflexion : c’est toute la communauté éducative qui est en train de craquer. La souffrance des personnels et des élèves est perceptible. Les AED et les AESH sont encore plus en difficulté. C’est une journée d’action historique car la grève est unitaire, il y a une très forte mobilisation dans le premier degré car les écoles sont très fortement affectées par tous les revirements et le surcroît de travail ; la fatigue et le découragement sont généralisés.
Chaque représentant a ensuite décliné les changements attendus.
Le SNALC de Grenoble a réitéré les demandes envoyées le matin même à Mme la Rectrice par sa Présidente, Anne MUGNIER :
– La fourniture régulière et massive de masques FFP1 pour tous les personnels et de masques FFP2 pour les personnels vulnérables et ceux qui le souhaitent. Les masques en tissu ont en effet une efficacité très limitée.
– La fourniture mensuelle d’une boîte d’autotests aux personnels.
– L’installation de purificateurs d’air et de capteurs de CO2 après une étude objective des besoins de chaque établissement.
– Une communication directe et anticipée des informations aux agents publics, et un délai raisonnable d’application. La mise à jour du site du ministère ne doit en aucun cas se substituer à une communication explicite adressée aux agents.
– Des indicateurs scientifiques transparents et publics pour déterminer le passage d’un niveau de protocole à l’autre.
– Un plan de recrutement massif de remplaçants dans le premier comme dans le second degré, pour l’enseignement et l’éducation comme pour la gestion administrative et l’encadrement.
– Le report en juin des épreuves de spécialité du baccalauréat général et technologique.
– La suspension des évaluations d’écoles et d’établissements pour cette année scolaire.
– L’instauration d’une prime Covid à destination de tous les personnels de l’Éducation nationale, dont l’engagement exemplaire a été reconnu par le ministre.
Réponse de la Rectrice : La Rectrice a rappelé qu’elle n’avait pas la possibilité de répondre sur les prérogatives nationales (création de postes, budget, report des épreuves) et a indiqué que les demandes seraient transmises au Ministre. Elle a affirmé voir les difficultés de l’école depuis plus d’un an et très bien comprendre que « trop c’est trop et qu’il faut que ça s’arrête ». Elle a réitéré ses remerciements à tous les personnels pour le travail admirable accompli.
La Rectrice a ensuite précisé que ce ne sont pas les protocoles qui ont changé mais les procédures de contact tracing (ce que l’on fait après la détection de cas positifs au COVID). Elle a ensuite enchaîné sur le fait que l’académie est très bien dotée en remplaçants par rapports aux autres (10% des effectifs) mais que le problème vient de l’inadéquation entre leur positionnement géographique et les besoins.
Réponse de la Secrétaire générale : La Secrétaire générale a indiqué qu’un volant d’heures supplémentaires est alloué aux AED depuis le 1er janvier (plus de 50 000 heures) afin d’absorber le travail, mais qu’il y a une difficulté à recruter des services civiques, 35% seulement de la ressource étant utilisés. Elle a ajouté que des conseillers RH de proximité et des DRH adjoints ont été nommés dans chaque département pour un rapport plus facile avec l’administration.
-> Pour le SNALC, la solution aux problèmes de recrutement ne peut consister à proposer des heures supplémentaires à des personnels déjà épuisés. De plus, les difficultés persistent pour obtenir des renseignements ou des réponses, il faut davantage de postes dans les services également, l’académie de Grenoble est connue pour être sous-dotée.
La Rectrice a refusé d’évoquer la question des postes pour la rentrée prochaine, indiquant que ce n’était pas le lieu pour le faire, et annonçant une présentation devant le prochain CTA. Cependant, elle a annoncé que l’académie disposeraient des mêmes moyens tout en évoquant une baisse démographique. Elle a ensuite annoncé que pour la gestion de la crise, 30 à 40 pôles d’accueil étaient mis en place pour les enfants des personnels de santé, qu’un appel avait été fait aux jeunes retraités (ayant donné lieu à 30 réponses) et qu’une soixantaine de contractuels avaient été embauchés pour le 2d degré. Enfin, elle a annoncé que des masques chirurgicaux seraient disponibles fin janvier ainsi que des masques FFP2 pour les personnels vulnérables.
-> Malgré les propos de la Rectrice, il faut s’attendre à une nouvelle baisse des moyens dans le second degré.
Le Directeur de cabinet a pour finir indiqué que entre 60 et 80% des collèges (selon le département), entre 85% et 88% des lycées et 80% des écoles sont équipés en capteurs de CO2, et que des purificateurs d’air sont également disponibles sur demande pour les gymnases et les cantines.
L’avis du SNALC Nos demandes ont été écoutées mais les réponses sont restées souvent évasives. Les moyens mis en jeu ne correspondent pas à l’ampleur de la crise. Après presque deux ans, notre administration n’a pas pris conscience de l’ampleur des dégâts faits sur l’ensemble des personnels ainsi que sur les élèves. Le SNALC attend beaucoup plus que quelques vagues promesses, aussi bien sur la protection des collègues que sur la reconnaissance salariale de l’engagement de tous au service de l’Éducation Nationale. |