Vous pouvez retrouver les résultats de l’enquête menée auprès de nos adhérents ici.
L’AVIS DU SNALC
Programmes actuels
Le CSP ne s’est hélas pas fendu d’une analyse des programmes et épreuves de SI de la voie scientifique, donc nous ne pouvons juger de leur position sur le sujet. Nous leur avons transmis les résultats de notre enquête.
Enseignement de seconde « Sciences numériques et technologie »
Cet enseignement affiche des intentions louables. Il permet notamment l’étude de concepts comme l’algorithme et le code.
Cependant, l’horaire pose problème. Le SNALC craint qu’en 1h30 par semaine, il soit difficile de bâtir un enseignement réellement satisfaisant. Il sera sans doute difficile de trouver des collègues désireux de s’investir dans cet enseignement. Il risque donc de devenir une variable d’ajustement pour gérer les services. Nous demandons que les professeurs de SI puissent dispenser cet enseignement.
Enseignement commun « Enseignement scientifique »
Une fois encore, le SNALC ne peut que souscrire aux constats qui sous-tendent la création de cet enseignement. Il faut redonner à l’élève le goût de la chose scientifique. Il faut que l’élève perçoive le cheminement de l’homme de science comme la logique de la démonstration…
Cependant, le SNALC identifie un problème inhérent à ce type d’enseignement. Il existe nécessairement un risque que la volonté affichée de montrer l’« interpénétration » entre les différentes sciences fasse perdre tout intérêt à la discipline et confine à une forme de bouillie dans l’esprit de l’élève.
L’on peut gager que certains collègues contourneront cet écueil et en profiteront pour pratiquer un approfondissement de leur enseignement disciplinaire.
La place des SI dans cet enseignement est tout sauf garantie, puisque le CSP mentionne « la physique-chimie, les sciences de la vie et de la Terre, les mathématiques et l’informatique ».
Spécialité – généralités
Face aux intentions louables affichées encore une fois, le SNALC ne peut qu’opposer le principe de réalité. Et là où le bât blesse, c’est dans le passage de trois enseignements de spécialités en classe de première à deux en classe de terminale, qui est catastrophique pour la spécialité SI (mais c’est indépendant de la volonté du CSP).
C’est sans doute ce qui explique le besoin de passerelles entre les spécialités ou de relations à tisser entre les différentes disciplines du pôle dit scientifique. Il s’agit là en effet de réduire par ces quelques moyens ce que l’on peut qualifier de casse du bloc scientifique induite par cette Réforme du Lycée.
Numérique et sciences informatiques
Cet enseignement du cycle Terminal fait écho à celui introduit en seconde. Le SNALC émet donc les mêmes réserves. Nous demandons que les enseignants de SI soient partie prenante de cet enseignement.
Classe de seconde
o La réforme entrera en vigueur à la rentrée 2019
o Les SI seront accessibles uniquement en option (dans les options technologiques) à hauteur de 1h30 par semaine.
o Les enseignements d’exploration sont supprimés. Ils sont en fait remplacés par 1h30 de SES et 1h30 de Sciences numériques (discipline non affectée).
o L’accompagnement personnalisé n’est plus spécifiquement financé. L’AP et le nouvel accompagnement à l’orientation sont à prendre sur l’enveloppe d’autonomie, au même titre que les (très nombreuses) options et les groupes à effectifs réduits. Chacun va donc davantage encore qu’aujourd’hui défendre ses heures au local.
o L’enveloppe passe de 10h30 par division à 12h (+1h30). Ceci est contrebalancé par une diminution de 2h de l’horaire professeur dans la grille (-2h d’AP). Le solde global est donc négatif (-0h30).Classes de première et terminale
Tronc commun
o 2h d’ « enseignement scientifique » en première et en terminale. Cet enseignement n’est affecté à aucune discipline en particulier. On ne connaît pas encore son contenu mais il sera a priori assuré par les professeurs de mathématiques et/ou physique-chimie et/ou SVT
Spécialité
o « Sciences de l’ingénieur » – 4h en première – 6h en terminale
o « Numérique et sciences informatiques » – 4h en première – 6h en terminale. Cette spécialité n’est affectée à aucune discipline en particulier même si mathématiques, physique-chimie et SI semblent prioritairement concernées
Enveloppe d’autonomie
o 8h en première et 8h en terminale. Pour rappel, l’enveloppe est actuellement de 7h en première et 6h en terminale L/ES et de 9h en première et 10H en terminale S. Plus de 50% des élèves de la voie générale sont en S.
o 54h annuelles sont annoncées pour l’orientation. Elles ne sont pas budgétisées en plus de l’enveloppe d’autonomie mais à prendre dessus chaque fois qu’un professeur intervient.
o Il n’y a plus d’heures d’AP dans les grilles horaires en première et terminale. Pour mettre en place de l’AP, il faut prendre sur l’enveloppe d’autonomie.
o L’enveloppe d’autonomie est toujours utilisée pour faire des groupes à effectif réduit et mettre en place les options qui sont plus nombreuses, particulièrement en terminale.
o Aucun cadrage national de cette enveloppe n’a été obtenu
Sur la réforme du lycée, nos instances se sont très largement prononcées contre le projet. Le SNALC s’était opposé avec force à la réforme de 2010. Celle proposée ici s’inscrit clairement dans une logique similaire : l’autonomie, et donc la multiplication des conflits dans les établissements.
Si certains points de la réforme sont pertinents (classe de première plutôt bien construire sur le plan des spécialités) et si nous avons obtenu quelques modifications (création d’une spécialité littérature et LCA, passage de 7h à 8h de l’enveloppe d’autonomie par rapport au projet initial), l’ensemble reste insuffisant.
Si l’ambition annoncée du ministère est que les SI soient accessibles dans bien plus de lycées qu’actuellement, les horaires de SI sont en baisse. De plus, la baisse de la marge horaire en première et terminale et l’augmentation des options à mettre en place sur cette dernière (notamment en terminale) n’assurent absolument pas que la discipline aura la possibilité (si nécessaire) de constituer des groupes à effectif réduit. Par ailleurs, l’accès aux SI en classe de seconde uniquement en option laisse craindre une baisse du nombre d’élèves suivant cet enseignement.
Concernant l’accès aux CPGE, aucun des problèmes que nous avions identifiés n’est résolu, pour le SNALC, de façon satisfaisante :
o Choix des spécialités de terminale pour les élèves voulant intégrer une CPGE BCPST : les 3 disciplines SVT, PC et maths ne peuvent être prises toutes les 3 avec un horaire suffisant en terminale.
o Accès en CPGE scientifique pour les élèves suivant une spécialité SI : les 2h de physique prévues en plus des 6h de SI et 6H/9h de mathématiques nous semblent insuffisantes. Il y a clairement un risque de recrutement prioritaire sur des parcours maths/PC, avec donc abandon de la SI en terminale. Par ailleurs, l’accès aux SI en classe de seconde uniquement en option laisse craindre une baisse du nombre d’élèves suivant cet enseignement.
Nous saluons la création de la spécialité « Numérique et sciences informatiques ». Néanmoins, la portée de cet enseignement sera clairement conditionnée par la qualité de son futur programme et par le nombre d’établissements qui le proposeront.
Nous sommes satisfaits de la prise en compte dans le processus d’affectation Parcoursup des 2 épreuves de spécialité et des résultats des épreuves communes anonymes (fin du 100% bulletin dans le système d’affectation).