Sciences de la vie et de la Terre

 

 

 

Mise à jour du 29 mai 2018
Le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) a publié une « note d’analyses et de propositions sur les programmes du lycée et sur les épreuves du baccalauréat » le 7 mai dernier. Vous pouvez retrouver la note d’analyses du CSP ici

Vous pouvez retrouver les résultats de l’enquête menée auprès de nos adhérents ici.

L’AVIS DU SNALC

Programmes actuels

Le SNALC n’a pas constaté le même enthousiasme que le CSP sur le terrain. En effet, il est actuellement difficile de maintenir une exigence scientifique décente ; de trop nombreux collègues déplorent notamment l’étendue du programme de seconde qui ne permet qu’un vague saupoudrage de notions abordées très superficiellement. Sur ce programme de seconde, le SNALC demande avec insistance depuis la Réforme du Collège qu’il y ait une actualisation pour qu’existe une vraie continuité pédagogique.

Mais le programme de seconde n’est pas l’unique point d’achoppement. Celui de terminale est vu d’un œil très critique par les collègues du supérieur qui y voient une copie de celui de Licence.

Le SNALC souscrit en revanche pleinement au fait que la construction des démarches scientifiques doive s’inscrire dans une réelle dimension expérimentale de la discipline. Aussi les groupes nécessaires à la manipulation doivent être inscrits dans les programmes, et non laissés au libre choix des établissements, sur la marge horaire ; ou bien c’est la foire d’empoigne assurée entre collègues, comme ce qu’on observe déjà en collège, où selon les établissements il faut se battre pour obtenir des conditions nécessaires pour manipuler. Trop de collègues y ont renoncé faute de groupes à effectifs réduits.

Enseignement commun

Le SNALC s’inquiète d’ambiguïtés qu’il conviendrait de lever :

• « Toutes les disciplines scientifiques seront engagées dans l’enseignement scientifique […] qui ne saurait être confié à une seule discipline. » l’intention est fort louable et pertinente, mais ne porte-t-elle pas en germe une volonté de forcer la main à l’interdisciplinarité ? Si nous reconnaissons la pertinence de programmes qui se recoupent dans toutes les disciplines (pour les collègues qui auraient envie sur un point donné de travailler en équipe pluridisciplinaire) nous ne saurions être d’accord avec la perte de spécificité de chaque discipline ni avec l’idée de programmes communs.

• « Un enseignement qui encouragera les approches thématiques » : Le SNALC sera d’accord avec cette idée s’il s’agit simplement de faciliter le travail de ceux qui veulent faire de la pédagogie de projet interdisciplinaire en introduisant plus de cohérence et de ponts possibles entre les disciplines scientifiques. A contrario, le SNALC s’opposera avec force à toute restriction de la liberté pédagogique des enseignants.

• « en fonction des choix des enseignants et des possibilités des établissements… » si nous avons dit non aux EPI, ce n’est pas pour accepter de les transposer au lycée. Le SNALC ne sera satisfait que par des programmes et des cadrages nationaux. Par ailleurs, la démarche de projet déjà été imposée en partie au travers des TPE ; le résultat n’a été que rarement concluant d’un point de vue pédagogique et les TPE sont souvent devenus des variables d’ajustement.

Enseignement de spécialité

Là encore, nous sommes d’accord sur le principe d’élaborer des programmes qui permettent d’aborder les mêmes thématiques selon différents prismes, mais là encore nous mettons en garde contre la pédagogie transdisciplinaire forcée.

Les bases en terme de capacités expérimentales sont insuffisantes : ne pourrait-on pas envisager un développement de ces dernières, axé sur l’épreuve des ECE, qui serait garant de bonnes habitudes pour la poursuite d’études en filières scientifiques (en plus de garantir, comme nous en avons discuté avec nos partenaires du SPLEN-SUP, les postes d’aide labo).

Le projet de réforme du lycée général et technologique a été présenté en Conseil Supérieur de l’Education le 12 avril dernier. Le SNALC a voté contre cette réforme. La réforme du lycée ne doit pas être confondue avec celle baccalauréat : ce sont des textes différents qui ont été soumis séparément à notre vote.

Classe de seconde

o Pour la rentrée 2018, aucun changement
o La réforme entrera en vigueur à la rentrée 2019
o Vos horaires (SVT 1h30) sont inchangés
o Les enseignements d’exploration sont supprimés. Ils sont en fait remplacés par 1h30 de SES et 1h30 de Sciences numériques (discipline non affectée).
o Les anciens enseignements d’exploration technologiques passent en option.
o L’accompagnement personnalisé n’est plus spécifiquement financé. L’AP et le nouvel accompagnement à l’orientation sont à prendre sur l’enveloppe d’autonomie, au même titre que les (très nombreuses) options et les groupes à effectifs réduits. Chacun va donc davantage encore qu’aujourd’hui défendre ses heures au local.
o L’enveloppe passe de 10h30 par division à 12h (+1h30). Ceci est contrebalancé par une diminution de 2h de l’horaire professeur dans la grille (-2h d’AP). Le solde global est donc négatif (-0h30).Classes de première et terminale

Tronc commun

o 2h d’ « enseignement scientifique » en première et en terminale. Cet enseignement n’est affecté à aucune discipline en particulier. On ne connaît pas encore son contenu mais il sera a priori assuré par les professeurs de mathématiques et/ou physique-chimie et/ou SVT

Spécialité

o « SVT» – 4h en première – 6h en terminale
o « Numérique et sciences informatiques » – 4h en première – 6h en terminale. Cette spécialité n’est affectée à aucune discipline en particulier même si mathématiques, physique-chimie et SI semblent prioritairement concernées

Enveloppe d’autonomie

o 8h en première et 8h en terminale. Pour rappel, l’enveloppe est actuellement de 7h en première et 6h en terminale L/ES et de 9h en première et 10H en terminale S. Plus de 50% des élèves de la voie générale sont en S.
o 54h annuelles sont annoncées pour l’orientation. Elles ne sont pas budgétisées en plus de l’enveloppe d’autonomie mais à prendre dessus chaque fois qu’un professeur intervient.
o Il n’y a plus d’heures d’AP dans les grilles horaires en première et terminale. Pour mettre en place de l’AP, il faut prendre sur l’enveloppe d’autonomie.
o L’enveloppe d’autonomie est toujours utilisée pour faire des groupes à effectif réduit et mettre en place les options qui sont plus nombreuses, particulièrement en terminale.
o Aucun cadrage national de cette enveloppe n’a été obtenu

L’avis du SNALC

 

 

Sur la réforme du lycée, nos instances se sont très largement prononcées contre le projet. Le SNALC s’était opposé avec force à la réforme de 2010. Celle proposée ici s’inscrit clairement dans une logique similaire : l’autonomie, et donc la multiplication des conflits dans les établissements.

Si certains points de la réforme sont pertinents (classe de première plutôt bien construire sur le plan des spécialités) et si nous avons obtenu quelques modifications (création d’une spécialité littérature et LCA, passage de 7h à 8h de l’enveloppe d’autonomie par rapport au projet initial), l’ensemble reste insuffisant.

Nous trouvons les horaires proposés pour les SVT convenables pour la spécialité (nous demandions une augmentation de l’horaire de seconde). Néanmoins, les SVT, notamment en terminale, se voient mises en concurrence avec les autres disciplines scientifiques, bien davantage que dans le système actuel. Par ailleurs, l’absence d’horaires fléchés pour les TP, la baisse de la marge horaire en première et terminale et l’augmentation des options à mettre en place sur cette dernière (notamment en terminale) n’assurent absolument pas que la discipline aura un horaire de TP suffisant (pour le SNALC, un horaire de TP suffisant serait 2h en première et 3h en terminale).

Concernant l’accès aux CPGE, aucun des problèmes que nous avions identifiés n’est résolu, pour le SNALC, de façon satisfaisante :
o Choix des spécialités de terminale pour les élèves voulant intégrer une CPGE BCPST : les 3 disciplines SVT, PC et maths ne peuvent être prises toutes les 3 avec un horaire suffisant en terminale. Il y a clairement un risque de recrutement prioritaire sur des parcours maths/PC, avec donc abandon des SVT en terminale.
o Accès en CPGE scientifique pour les élèves suivant une spécialité SI. Les 2h de physique prévues en plus des 6h de SI et 6H/9h de mathématiques nous semblent insuffisantes.

Nous demandons pour les élèves suivant la spécialité une épreuve terminale permettant l’évaluation des capacités expérimentales (si les ECE semblent maintenues, le texte l’assurant n’a pas encore été présenté).

Nous sommes satisfaits de la prise en compte dans le processus d’affectation Parcoursup des 2 épreuves de spécialité et des résultats des épreuves communes anonymes (fin du 100% bulletin dans le système d’affectation).

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