Compte-rendu réalisé par Daniel PIRES, responsable académique EPS et membre du S2 Savoie du SNALC-Grenoble
Cinq organisations syndicales ont assisté à cette audience : le SNALC, FO, le SNUIPP/FSU et l’UNSA-éducation.
L’administration était représentée par Alexandra CHAMOUX, Directrice de Cabinet du Préfet de la Savoie, François COUX, DASEN et Mme BILLARD, Directrice de cabinet du DASEN.
Après une brève introduction de la Directrice de Cabinet et un tour de table de présentation de la délégation intersyndicale 73, les organisations syndicales se sont exprimées à tour de rôle.
Remarques et revendications communes :
– On ne fait pas grève contre le virus de la COVID, mais bel et bien contre la gestion du ministre et du gouvernement.
– Fatigue, ras-le-bol et colère sont vécus aussi bien dans le primaire que dans le secondaire, dans tous les corps de métiers de l’École (professeurs, personnels de santé, agents, vies scolaires, AED, AESH…). Et, grande première, même les directions d’établissement et les IPR sont éreintés et pour certains, grévistes.
– Le primaire est en grande souffrance car il ne peut faire face au flot de protocoles qui se sont succédé (4 en une semaine). Les directeurs sont esseulés, devant faire face à cette gestion de crise provoquée par des protocoles irréalisables.
– la voie professionnelle est très affectée depuis le début de la pandémie car les élèves, souvent déjà fragilisés par leur parcours scolaire, ne peuvent réaliser leur formation correctement (les PFMP se réduisent comme une peau de chagrin alors même qu’elles sont le coeur de la formation professionnelle).
Points sur lesquels le SNALC a insisté :
L’École est en grande souffrance et si rien n’est fait, la colère ne pourra que s’accroître avec tout ce que cela suppose aussi bien chez le personnels que chez les élèves et leurs familles.
Quatre niveaux de revendications ont été rappelés par le SNALC.
1 – Respect des personnels
– Nous ne voulons plus de la communication politicienne de notre ministre, qui fait passer les médias avant son personnel. Ne demandons-nous pas aux enseignants de respecter la voie hiérarchique ?
– Nous n’acceptons plus de nous voir insulter ou dénigrer dans notre travail alors même que nous sommes au « front » depuis près de deux ans sans rechigner à la tache, palliant manque de personnel.
– Nous ne pouvons entendre notre ministre parler de nous en des termes fallacieux comme « absentéistes » ou « fermistes ».
=> Le SNALC a rappelé qu’il est partisan du dialogue, mais que trop souvent, ses propositions fondées sur une analyse du terrain demeurent sans réponse.
– 2 – Aspect sanitaire
– Cessons les fausses promesses et mettons vraiment en place un collectif budgétaire pour l’École.
– Les besoins sont connus et nous les attendons toujours : masques (FFP1 et 2) et autotests pour tous les personnels, qui, encore maintenant, les financent sur leurs fonds personnels. Quid des détecteurs de CO2 ?
=> Pour le SNALC, l’État se doit de protéger son personnel, c’est son devoir et ce n’est actuellement pas le cas.
– 3 – Aspect pédagogique
– Pour le primaire : abandon des évaluations dans ce contexte tendu.
– Pour le secondaire : ajournement des épreuves de spécialité du bac prévues en mars pour les placer en juin, aide au secteur professionnel avec des protocoles plus simples et moins contraignants pour les PFMP.
– Les élèves sont en souffrance et l’absentéisme est trop important, ce qui est problématique pour l’obtention des examens ou, en LP, des compétences nécessaires pour faire d’eux de vrais professionnels.
=> Pour le SNALC, il faut davantage de temps pour que les élèves puissent apprendre au lieu d’être systématiquement confrontés à l’évaluation.
– 4 – Aspect financier
– Il faut absolument plus de moyens en personnels : pourquoi aller chercher les retraités quand il existe des listes complémentaires ?
– On ne peut accepter que notre ministre se targue d’avoir rendu à Bercy près de 600 millions d’€ quand il n’est même pas capable de recruter des remplaçants, fournir les masques, les moyens informatiques, de revaloriser les salaires parmi les plus bas de l’OCDE… À l’heure actuelle, c’est son personnel et notamment ses enseignants qui financent leurs propres protections et celles des élèves (il n’est pas rare de donner des masques aux élèves) !
=> Pour le SNALC, il y a urgence à rattraper la perte de pouvoir d’achat des enseignants !
Réponse de l’administration :
Après le tour de table, la Directrice de cabinet a confirmé qu’elle ferait le jour même le bilan de l’audience au Préfet et ferait remonter l’ensemble de nos revendications aux ministères de l’Intérieur et de l’Éducation nationale.
Elle a indiqué que ses services rappelaient à de nombreuses communes que l’achat de détecteurs CO2 était entièrement remboursé par l’État. Elle a évoqué sa situation personnelle en disant qu’elle aussi était fonctionnaire et se sentait « perdue » parfois devant tant de directives, de procédures changeantes…
Le DASEN a indiqué qu’il était à l’écoute des personnels, qui pouvaient le joindre à tout moment. Il a dit rester très vigilant face aux Chefs d’établissements qui ne suivraient pas les recommandations sanitaires qui préconisent l’annulation de toutes les rencontres parents-professeur. Il a aussi annoncé que des mesures et moyens substantiels seraient très prochainement donnés en collège et que les « professeurs devraient être contents ».
Il a dit se faire le garant de la protection des personnels, annonçant que devant toute agression verbale ou physique, il engagerait immédiatement des mesures fortes pour assurer le respect dans l’École (appel aux autorités de police, interdiction aux parents d’approcher l’école…).
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