Agrégation par liste d’aptitude CAPA 2020

Accès au corps des agrégés par liste d’aptitude

CAPA du 14/04/2020 (en visioconférence)

COMPTE-RENDU
par Bernard Lévy, commissaire paritaire pour les agrégés

Représentants de l’administration : Mme Chrétien SG), M Jaillet (DRH), M Villerot DIPER), Mme Isnel (Rectrice) s’est excusée

La CAPA, initialement prévue en mars, a eu lieu le 14 avril, confinement oblige, en visioconférence.

En début de séance, le SNALC-Grenoble a lu sa déclaration liminaire. Très en lien avec l’actualité mais aussi avec le sujet du jour, elle a mis en évidence les particularités du SNALC : pas de dogmatisme, mais des propositions pratiques et efficaces.

Durant cette CAPA, chaque dossier a été étudié avec soin, et les commissaires paritaires du SNALC ont pu valoriser les meilleurs d’entre-eux. Les débats, malgré des circonstances très particulières cette année, ont permis de faire évoluer la position de l’administration sur plusieurs dossiers. Il est d’autant plus regrettable que le MEN ait décidé de mettre fin au paritarisme dans la gestion des carrières dès l’an prochain.

Si vous souhaitez davantage de précisions sur votre situation personnelle, n’hésitez pas à contacter nos commissaires paritaires.

DÉCLARATION LIMINAIRE
du SNALC-Grenoble

Madame la Rectrice, Mesdames, Messieurs,

Le SNALC-Grenoble a choisi de conserver sa déclaration liminaire telle qu’elle a été écrite avant le report de la CAPA qui nous réunit aujourd’hui. Ce choix permet de se rendre compte à quel point les sujets évoqués dès lors restent toujours d’actualité.
Nous remercions, avec encore plus d’insistance qu’à l’habitude, tous les personnels qui ont permis l’organisation de cette CAPA et le fonctionnement des services publics en général. Nous applaudissons également pour leur courage et leur sens civique l’ensemble des travailleurs qui restent exposés au virus pour le bien commun, comme les personnels hospitaliers, les hôte(sse)s de caisse ou encore les chauffeurs routiers et de nombreux fonctionnaires de tous les secteurs.

Saluons en particulier le dévouement des enseignants et de l’ensemble des personnels de l’Education nationale qui, par leur travail, leur engagement et un peu de système D assurent la continuité pédagogique, le lien avec les élèves et les familles et l’accueil des enfants des personnels de santé et des professionnels les plus exposés.

Paradoxalement, le confinement, en obligeant à reporter la CAPA, a été utile. En effet, à l’origine, les documents préparatoires avaient été transmis à peine une semaine avant la date prévue pour la tenue de la commission, et ce délai, bien trop court, était largement insuffisant pour consacrer le temps nécessaire à la lecture des dossiers de l’ensemble des candidats et leur assurer l’égalité de traitement à laquelle ils ont droit.

L’augmentation sensible cette année encore du nombre de candidats à la Liste d’Aptitude montre un besoin énorme de reconnaissance et également la crainte du déclassement.
Pour éviter cela, il est important que l’institution réagisse en revalorisant sérieusement la rémunération de l’ensemble des professeurs à la hauteur de leurs qualifications, et en facilitant l’accès au grades de la hors classe et de la classe exceptionnelle.

Le SNALC rappelle qu’à l’échelle académique comme nationale, c’est la qualité intrinsèque du dossier et de la lettre de motivation des candidats qui doit primer. Le premier critère à prendre en compte est la qualité professionnelle élevée à un niveau tel qu’elle démontre l’aptitude à exercer pleinement toutes les missions confiées aux agrégés (classes supérieures de lycée, université, centre de formations). L’admissibilité à l’agrégation, des diplômes de niveau élevé, une thèse, des travaux et des publications peuvent en être le signe. De plus, il est important, notamment pour la sélection finale en CAPN, que les candidats se projettent dans l’avenir et indiquent ce qui les motive à demander leur intégration dans le corps des agrégés. Le SNALC, qui se veut attentif à l’équilibre entre les hommes et les femmes et à la place des candidatures émanant de l’enseignement supérieur, déplore des dysfonctionnements patents dans certaines disciplines.

Nous ne pouvons malheureusement pas restreindre nos propos au seul sujet de cette CAPA : toute l’actualité récente nous laisse entrevoir un avenir très inquiétant pour les enseignants.

  • Réforme des retraites destructrice pour la fonction publique.
  • Scénarios de revalorisation inacceptables dont le chiffrage ne dépasse pas la 1re année : les enseignants attendent depuis trop longtemps une réelle reconnaissance financière. Le temps n’est plus aux paroles mais aux actes. Le SNALC est engagé dans les négociations salariales avec l’Etat et n’acceptera pas qu’elles n’aboutissent pas à la revalorisation attendue.
  • Fin de la gestion paritaire des carrières et de la mobilité des enseignants. L’opacité de la nouvelle gestion entraînera forcément une multiplication des recours. Il ne faudrait pas oublier que, chaque année, pour l’académie de Grenoble seulement, c’est plusieurs centaines d’erreurs de barèmes qui étaient signalées par les commissaires paritaires ; la disparition de l’égalité de traitement des candidats ne peut pas être un mode de fonctionnement acceptable.
  • COVID-19 : le SNALC déplore que le ministre ait tenu des propos et émis des premières directives contraires aux engagements pris oralement devant les syndicats vendredi par les services du ministère, et aux déclarations du président et du premier ministre, et qu’il ait fallu attendre dimanche après-midi pour qu’il rectifie enfin ses directives et les mette en conformité avec les consignes de sécurité. Entre-temps, de nombreux collègues nous ont alertés des plannings qu’ils ont reçus entre vendredi et dimanche pour la semaine à venir, enchaînant les réunions au mépris de toute forme de logique, voire d’intelligence, et démontrant une ignorance certaine de la crise sanitaire à laquelle la France s’apprête à faire face. Les enseignants sont des citoyens responsables et respectueux de leurs missions et de leur métier, il faut leur faire confiance, au lieu de croire que leur temps de présence est la preuve de leur travail.