Vous pouvez retrouver les résultats de l’enquête menée auprès de nos adhérents ici.
L’AVIS DU SNALC
Nous pouvons souscrire globalement à la présentation et aux préconisations qui ont été faites dans la note du CSP s’agissant de la philosophie, en rappelant néanmoins certaines conditions. Nous sommes beaucoup plus inquiets quant à la spécialité « Humanités, littérature et philosophie », mais pour des raisons qui échappent au CSP.
Principes
• Nous approuvons la reconnaissance par le CSP des finalités de l’enseignement de la philosophie, comme accès à une culture et à l’exercice réfléchi du jugement, ainsi que l’affirmation de la valeur d’un programme de notions qui, tel qu’il existe aujourd’hui, donne satisfaction. Nous pouvons admettre que ce programme est perfectible et que certaines notions actuelles, certes peu nombreuses, sont difficiles d’accès (ex. « l’interprétation ») .
• Nous ne sommes pas hostiles au principe d’un programme exhaustif de notions en séries générales, sur la base duquel un programme plus réduit en séries technologiques pourrait être élaboré (plutôt que deux programmes en partie hétérogènes).
• Il en va de même pour la réduction du nombre d’auteurs sur lesquels les élèves pourront être interrogés à l’examen, qu’on peut certes limiter aux auteurs essentiels (tout en conservant la liste actuelle des auteurs que les enseignants seraient libres d’aborder en classe).
• Nous restons cependant prudents quant à la proposition d’expliciter des rapports entre notions, de déterminer le champ des problématiques, la fonction des repères. Il nous semble que cette exigence peut certes être rappelée dans la présentation générale du programme sans être imposée au professeur : nous rappelons qu’elle figure déjà dans les programmes actuels (cf. BO n°25 du 19 juin 2003) et nous demeurons à cet égard attachés à la liberté pédagogique.
• Il est de toute manière impératif de conserver certains thèmes généraux qui font partie d’une réelle culture philosophique : l’épistémologie et la théorie de la connaissance, la philosophie morale et politique, la philosophie esthétique, le sujet (la conscience et l’inconscient, autrui), etc. On retrouverait cependant, en fait, l’architecture des programmes actuels qu’il faudrait donc réorganiser pour plus de cohérence, mais non pas réécrire totalement.
Épreuve
• Nous demeurons absolument attachés à l’exercice de la dissertation et de l’explication de texte.
• Si nous ne sommes pas opposés à des évolutions en séries STHR, nous partageons certaines réserves du CSP sur le bien fondé des nouvelles épreuves qui seront mises en place en juin 2018 : le « guidage » des élèves par la succession de questions subordonnées risque de produire la confusion et l’incompréhension.
Spécialité « Humanités, littérature et philosophie »
Nous constatons que le CSP se heurte aux problèmes posés par la totale absence de cadrage de la spécialité dans les textes règlementaires. Nous demandons toujours un découpage horaire national entre les deux disciplines et des programmes disciplinaires distincts (entre lesquels il doit être possible d’établir des liens).
• Nous sommes opposés à toute épreuve interdisciplinaire qui risquerait de contredire justement le caractère proprement disciplinaire du savoir qui est pourtant évoqué par le CSP.
• Nous prenons note de la proposition d’une épreuve d’humanités/lettres laissant le choix aux élèves entre deux sujets (un sujet plutôt littéraire ou un sujet plutôt philosophique), qui constitue un pis-aller mettant en lumière les problèmes posés, et ne garantissant en rien l’acquisition de savoirs philosophiques par tous les élèves.
Classes de première et terminale
Tronc commun
o Philosophie 4h en terminale
o 30 minutes d’EMC sont toujours prévues en première et terminale, non affectées à une discipline en particulier.
Spécialité
o « Humanités, littérature et philosophie » – 4h en première – 6h en terminale. Enseignement partagé avec un professeur de lettres. Aucune répartition horaire nationale ne figure dans le texte.
Enveloppe d’autonomie
o 8h en première et 8h en terminale. Pour rappel, l’enveloppe est actuellement de 7h en première et 6h en terminale L/ES et de 9h en première et 10H en terminale S. Plus de 50% des élèves de la voie générale sont en S.
o 54h annuelles sont annoncées pour l’orientation. Elles ne sont pas budgétisées en plus de l’enveloppe d’autonomie mais à prendre dessus chaque fois qu’un professeur intervient.
o Il n’y a plus d’heures d’AP dans les grilles horaires en première et terminale. Pour mettre en place de l’AP, il faut prendre sur l’enveloppe d’autonomie.
o L’enveloppe d’autonomie est toujours utilisée pour faire des groupes à effectif réduit et mettre en place les options qui sont plus nombreuses, particulièrement en terminale.
o Aucun cadrage national de cette enveloppe n’a été obtenu
Sur la réforme du lycée, nos instances se sont très largement prononcées contre le projet. Le SNALC s’était opposé avec force à la réforme de 2010. Celle proposée ici s’inscrit clairement dans une logique similaire : l’autonomie, et donc la multiplication des conflits dans les établissements.
Si certains points de la réforme sont pertinents (classe de première plutôt bien construire sur le plan des spécialités) et si nous avons obtenu quelques modifications (création d’une spécialité littérature et LCA, passage de 7h à 8h de l’enveloppe d’autonomie par rapport au projet initial), l’ensemble reste insuffisant.
Nous sommes satisfaits de l’horaire de 4h dans le tronc commun en terminale. L’enseignement « Humanités, littérature et philosophie » est à la base pertinent. Cependant, le fait qu’aucune répartition horaire nationale ne soit garantie entre le professeur de lettres et celui de philosophie ouvre la porte à de nombreux conflits en établissement.
Nous sommes satisfaits de la prise en compte dans le processus d’affectation Parcoursup des 2 épreuves de spécialité et des résultats des épreuves communes anonymes (fin du 100% bulletin dans le système d’affectation).