Rencontre bilatérale de la DEP avec le SNALC Grenoble le 26 mars 2025

Rédigé par Lou MBITHE, responsable du SNALC-Grenoble chargée des contractuels enseignants, CPE, Psy-EN et BIATSS

Dans une volonté de dialogue avec les organisations syndicales, la Division de l’Enseignement Privé (DEP) organise régulièrement des rencontres bilatérales qui permettent d’obtenir des réponses quant aux questionnements des enseignants du privé.

Voici les réponses que la DEP a faites au SNALC Grenoble, qui a été reçu le 26 mars 2025.

SNALC Grenoble :  Existe-t-il un cadre de gestion des agents contractuels, enseignants, administratifs de l’enseignement privé (EP) ?

DEP : La DEP ne gère que les enseignants du 2d degré, le 1er degré est géré par la DSDEN de l’Ardèche, qui suit les agents, et les SMEP (Services Mutualisés de l’Enseignement Privé), qui assurent la gestion collective et la paie.

SNALC Grenoble :  Quid de la commission de recours contre l’appréciation finale du recteur issue des rendez-vous de carrière ?

DEP : La dernière CCMA du 6 février a abordé les recours contre les appréciations finales. La DEP rappelle qu’il n’y a pas de recours contre les appréciations littérales. La DEP est sur le point d’informer les agents du résultat des recours hiérarchiques, qui ouvrira le droit au recours contentieux. La DEP informe que les recours gracieux sont systématiquement refusés, les agents doivent formuler des recours hiérarchiques. La DEP enverra les réponses avec ses explications à partir du 7 avril.

SNALC Grenoble :  Quelles possibilités de reclassement pour inaptitude dans l’académie de Grenoble ? Peut-on avoir des détails sur ce qui peut être proposé et pour quels types d’inaptitude ?

DEP :  Pour les inaptitudes liées au statut, les enseignants du privé ne sont pas fonctionnaires d’État, donc les décrets ne prévoient pas de possibilités de reclassement sur des fonctions qui ne relèvent pas de l’enseignement. La DEP ne paie que des enseignants. En cas d’inaptitude aux fonctions d’enseignement dans une discipline, le reclassement est possible dans une autre discipline. Si l’inaptitude aux fonctions d’enseignant est reconnue, le reclassement dans un autre corps (ex : CPE, administratif) n’est pas possible. Les enseignants lauréats du Concours d’Accès à l’Échelle de Rémunération (CAER) du privé sont maîtres contractuels, le changement de fonction annule le contrat permanent d’enseignement. Il en est de même pour les enseignants contractuels délégués en CDI. Beaucoup de questions se posent. Le sujet est soumis au niveau national car le détachement n’existe pas dans le privé. Une alternative existe en attendant une solution plus pérenne : l’agent peut être mis en CLM, CMO ou congé formation avec maintien de salaire.

SNALC Grenoble : Y a-t-il un recours pour négocier avec son chef d’établissement les niveaux de classe attribués aux enseignants afin d’équilibrer la charge de travail (classes à examen) ? En effet, dans certains établissements, ce sont toujours les mêmes professeurs dans les équipes qui ont une charge de travail beaucoup plus importante que d’autres (par exemple toutes les classes de troisième d’un collège).

DEP : Non, il n’y a pas de recours, le CDE décide l’organisation du temps scolaire, la répartition des classes est la prérogative du CDE, qui n’est pas employé par l’EN, mais par le diocèse. L’EN n’a donc aucune marge de manœuvre. Il n’existe pas de Registre Santé et Sécurité au Travail (RSST) dans le privé ; en cas de désaccord, il faut contacter la DEP (conseillers RH de proximité) avant de saisir l’inspecteur du travail qui se déplace assez facilement.

SNALC Grenoble : un chef d’établissement a fait voter en CSE une clause obligeant les professeurs à assister à un nombre minimum de 10 conseils de classe par trimestre, ce qui est infaisable pour certains, notamment en service partagé.

 DEP : Il existe un texte dans l’Enseignement Privé, qui stipule qu’un enseignant doit participer de façon directe ou indirecte aux Conseils de classe (CDC), l’enseignant n’a pas d’obligation d’être présent de façon directe, il doit faire un résumé qui sera lu en CDC. Le nombre raisonnable est de quatre CDC par trimestre. C’est un usage que les directeurs sont invités à respecter. Il faut rediscuter avec les membres du CSE.

SNALC Grenoble :  Le niveau de rémunération d’un enseignant contractuel délégué venant d’une autre académie avec 6 ans d’ancienneté est-il repris lorsqu’il entre dans l’académie de Grenoble ?

DEP : Le cadre de gestion de 2023 laisse la discrétion aux académies de choisir le niveau de rémunération des agents recrutés. Dans l’académie de Grenoble, pour le moment, les contractuels délégués sont recrutés à l’échelle la plus basse. L’arbitrage en groupe de travail avec les OS de la CCMA est en cours, le recteur prendra la décision finale. Donc, s’il y a revalorisation, elle ne se fera pas au cas par cas mais pour tout le monde en même temps.

SNALC Grenoble :  Les contractuels délégués placés en Congé Maladie Ordinaire (CMO) reçoivent un arrêté de mise en CMO sans traitement. Les structures qui les emploient doivent faire remonter des attestations de salaire pour que les agent obtiennent leurs indemnités journalières… Comment faire puisque ce sont les services du rectorat de Grenoble qui éditent les bulletins de paie ?

DEP : Nous rappelons, pour les enseignants contractuels délégués du 2d degré, que la DEP délivre une « autorisation à enseigner » et édite les bulletins de salaire. L’employeur reste la structure qui les a embauchés et qui doit envoyer les attestations de salaire qui vont permettre le calcul des indemnités journalières. Pour les enseignants contractuels délégués du 1er degré, il faut contacter le SMEP 1D.

Avis du SNALC suite à l’audience au service de la DEP du Rectorat de Grenoble – 26 mars 2025

Rédigé par Annabelle RIBAUCOUP, secteur privé du SNALC

  • Cadre de gestion des agents contractuels

Le SNALC constate avec inquiétude l’absence d’un cadre de gestion unifié pour les agents contractuels. La gestion reste éclatée entre plusieurs services, ce qui nuit à la clarté et à l’équité des procédures.

  • Appréciations, recours et reclassement

Nous constatons une transformation quasi systématique des recours gracieux en recours hiérarchiques, notamment concernant les demandes de révision d’appréciation finale issues des rendez-vous de carrière. Les possibilités de dialogue et de médiation sont très limitées et les collègues concernés ont de nombreux obstacles à franchir pour obtenir satisfaction – sans un accompagnement syndical soutenu, cela devient mission impossible. Nous resterons vigilants sur le respect des droits des agents et sur la qualité des réponses apportées.

Concernant le reclassement pour inaptitude dans l’Académie de Grenoble, le SNALC déplore le manque de solutions adaptées pour les agents du privé, qui ne sont pas fonctionnaires d’État. Les possibilités restent très limitées, voire inexistantes, et posent de réelles difficultés pour les personnels concernés. Nous demandons que ce dossier soit traité au niveau ministériel afin d’offrir des perspectives professionnelles et sociales dignes à ces agents.

  • Répartition de la charge de travail et participation aux conseils de classe

Le SNALC regrette l’absence de recours direct pour les enseignants qui subissent une charge de travail excessive, notamment dans les classes à examen, en raison d’une répartition inéquitable. Nous invitons les collègues concernés à contacter notre section tout de suite en cas de difficulté et nous les aiderons à analyser leur situation et à faire les bonnes démarches pour trouver une solution.

En ce qui concerne la participation aux conseils de classe, le SNALC rappelle que la réglementation ne prévoit pas d’obligation stricte de présence à un nombre minimum de conseils, notamment pour les enseignants à service partagé ou les enseignants qui ont beaucoup de classes. Nous invitons les chefs d’établissement à respecter l’usage d’un nombre raisonnable de participations en présentiel pour les enseignants de leur établissement.

Nos lecteurs peuvent consulter notre article à ce sujet ici :

https://snalc.fr/a-vos-marques-prets-participez/

  • Cas particuliers et suivis individuels

Le SNALC a présenté et suivi de près plusieurs situations individuelles lors de cette audience. Par exemple, pour des problèmes de rémunération qui s’enlisaient depuis plusieurs mois malgré les relances, des situations de maladies et divers problèmes de procédures administratives.

Le SNALC reste mobilisé pour défendre les droits des personnels et améliorer leurs conditions de travail. Nous maintenons le dialogue avec l’administration pour clarifier les procédures, trouver des solutions pour les collègues qui se trouvent dans des situations bloquées, et pour garantir l’équité dans la gestion des carrières.

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