SES

 

 

Mise à jour du 29 mai 2018
Le Conseil Supérieur des Programmes (CSP) a publié une « note d’analyses et de propositions sur les programmes du lycée et sur les épreuves du baccalauréat » le 7 mai dernier. Vous pouvez retrouver la note d’analyses du CSP ici

Vous pouvez retrouver les résultats de l’enquête menée auprès de nos adhérents ici.

L’AVIS DU SNALC

Programmes actuels

Loin d’entrer dans le débat qui existe entre approche thématique et approche par notions – même si nous pencherions vers le notionnel – le SNALC se réjouit de deux constats qui appellent à des changements :

– Dans les SES, l’économie a toujours eu une place majeure. Elle constitue, il est vrai, un champ d’étude très important dans la compréhension de notre société, et dont les SES ne doivent pas être dépossédées. Cependant, la sociologie et les sciences politiques sont primordiales et doivent avoir une plus grande place qu’à l’heure actuelle.
– Il est très important de connaître les auteurs qui ont pensé les théories enseignées. Nous irons même plus loin : il faut que les élèves connaissent les époques durant lesquelles ont été formulées ces théories. Sans contextualisation, il peut être difficile d’entendre pleinement une théorie sociale ou économique. Pour l’exemple, enseigner Malthus sans donner à connaître l’auteur et son époque peut amener à des contresens importants.

Concernant l’épreuve, même si le SNALC est heureux que le CSP reconnaisse l’importance de l’exercice de la dissertation (qui reste le meilleur rendu de l’intégration des notions par les élèves et de leur capacité à penser les SES), nous serons moins catégoriques sur l’épreuve composée. Elle est certes très critiquable car très artificielle, guidée et donnant peu à conceptualiser ; mais elle permet à une partie des élèves de SES qui n’ont pas certains outils d’analyse de montrer leur compréhension de l’enseignement.

Classe de seconde

Le fait que le CSP annonce que les SES feront partie de la culture commune des élèves est une bonne chose. Seulement, certains collègues seront en droit de se demander pourquoi cet enseignement ne se trouve donc pas dans le tronc commun par la suite. Plus prosaïquement, l’horaire dédié d’une heure et demi est plutôt maigre pour avoir des ambitions démesurées.

Spécialité SES – généralités 

Comme pour tous les autres enseignements, le SNALC reste dans l’expectative concernant cette notion d’une spécialité ayant des « résonances » pour permettre des « passerelles »…
Il est important en spécialité de pouvoir approfondir des notions et d’emmener les élèves vers une plus grande technicité dans un domaine donnée. Nous souhaitons que chaque discipline ait sa spécificité. Nous acceptons l’idée de thèmes communs permettant à l’élève de saisir la complexité de la construction du savoir ; mais nous rejetons toute forme d’interdisciplinarité qui confinerait à des enseignements informes et sans saveur.

Spécialité « Histoire géographie, géopolitique et sciences politiques »

Nous constatons que le CSP se heurte aux problèmes posés par la totale absence de cadrage de la spécialité dans les textes règlementaires. Nous demandons toujours un découpage horaire nationalclair et ferme entre les deux disciplines et des programmes disciplinaires distincts (entre lesquels il doit être possible d’établir des liens).

Les SES et l’Histoire-Géographie se recoupent naturellement. Si nous sommes clairement favorables au droit des enseignants à travailler de manière pluridisciplinaire lorsqu’ils l’estiment légitime, nous sommes hostiles à toute épreuve interdisciplinaire qui risquerait de contredire justement le caractère proprement disciplinaire du savoir.

Nous demandons que le candidat soit amené à réfléchir sur les approches spécifiques d’un même sujet, et qu’il soit évalué par deux enseignants : un professeur d’Histoire-Géographie et un professeur de SES.

Le projet de réforme du lycée général et technologique a été présenté en Conseil Supérieur de l’Education le 12 avril dernier. Le SNALC a voté contre cette réforme. La réforme du lycée ne doit pas être confondue avec celle baccalauréat : ce sont des textes différents qui ont été soumis séparément à notre vote.

Classe de seconde

o Pour la rentrée 2018, aucun changement
o La réforme entrera en vigueur à la rentrée 2019
o Les enseignements d’exploration sont supprimés. Ils sont en fait remplacés par 1h30 de SES et 1h30 de Sciences numériques (discipline non affectée).
o Les anciens enseignements d’exploration technologiques passent en option.
o L’accompagnement personnalisé n’est plus spécifiquement financé. L’AP et le nouvel accompagnement à l’orientation sont à prendre sur l’enveloppe d’autonomie, au même titre que les (très nombreuses) options et les groupes à effectifs réduits. Chacun va donc davantage encore qu’aujourd’hui défendre ses heures au local.
o L’enveloppe passe de 10h30 par division à 12h (+1h30). Ceci est contrebalancé par une diminution de 2h de l’horaire professeur dans la grille (-2h d’AP). Le solde global est donc négatif (-0h30).Classes de première et terminale

Tronc commun

o 30 minutes d’EMC sont toujours prévues en première et terminale, non affectées à une discipline en particulier.

Spécialité

o « SES » – 4h en première – 6h en terminale
o « Histoire géographie, géopolitique et sciences politiques » – 4h en première – 6h en terminale. Enseignement partagé avec un professeur d’HG. Aucune répartition horaire nationale ne figure dans le texte.

Enseignements facultatifs

o En terminale, une option de 3h de « Droits et grands enjeux du monde contemporain » qui peut être prise en plus de l’option suivie depuis la seconde. Cet enseignement n’est affecté à aucune discipline en particulier.

Enveloppe d’autonomie

o 8h en première et 8h en terminale. Pour rappel, l’enveloppe est actuellement de 7h en première et 6h en terminale L/ES et de 9h en première et 10H en terminale S. Plus de 50% des élèves de la voie générale sont en S.
o 54h annuelles sont annoncées pour l’orientation. Elles ne sont pas budgétisées en plus de l’enveloppe d’autonomie mais à prendre dessus chaque fois qu’un professeur intervient.
o Il n’y a plus d’heures d’AP dans les grilles horaires en première et terminale. Pour mettre en place de l’AP, il faut prendre sur l’enveloppe d’autonomie.
o L’enveloppe d’autonomie est toujours utilisée pour faire des groupes à effectif réduit et mettre en place les options qui sont plus nombreuses, particulièrement en terminale.
o Aucun cadrage national de cette enveloppe n’a été obtenu

 

L’avis du SNALC

 

 

Sur la réforme du lycée, nos instances se sont très largement prononcées contre le projet. Le SNALC s’était opposé avec force à la réforme de 2010. Celle proposée ici s’inscrit clairement dans une logique similaire : l’autonomie, et donc la multiplication des conflits dans les établissements.

Si certains points de la réforme sont pertinents (classe de première plutôt bien construire sur le plan des spécialités) et si nous avons obtenu quelques modifications (création d’une spécialité littérature et LCA, passage de 7h à 8h de l’enveloppe d’autonomie par rapport au projet initial), l’ensemble reste insuffisant.

Le SNALC est satisfait de l’enseignement de SES en classe de seconde pour tous les élèves. Cela leur permettra de faire un choix éclairé sur la suite de leur parcours. Cet enseignement est bien étiqueté « SES », et ne doit donc pouvoir être assuré que par les professeurs de cette discipline.

L’horaire global de la spécialité « SES » (1ère + Tale) correspond à l’horaire actuel sans la spécialité de terminale.

L’enseignement « Histoire géographie, géopolitique et sciences politiques » est à la base pertinent et aurait compensé l’ancienne spécialité. Cependant, le fait qu’aucune répartition horaire nationale ne soit garantie entre le professeur d’HG et celui de SES ouvre la porte à de nombreux conflits en établissement.

Nous demandons, pour les élèves suivant la spécialité, une épreuve terminale faisant davantage appel à l’esprit critique et aux capacités de raisonnement. Conformément au souhait de nos adhérents, nous défendons une épreuve avec une partie HG et une partie SES séparées.

Nous sommes satisfaits de la prise en compte dans le processus d’affectation Parcoursup des 2 épreuves de spécialité et des résultats des épreuves communes anonymes (fin du 100% bulletin dans le système d’affectation).