« Exigence des savoirs » : La contre-enquête du SNALC

Rédigé par Solange DE JESUS, membre du Bureau national du SNALC, chargée des principes et valeurs de la République

I. Des moyens mal utilisés

I.I. Des dépenses peu utiles

Depuis des années, le Ministère s’appuie sur des évaluations nationales standardisées pour piloter l’EN. Le SNALC dénonce ce mode de fonctionnement, longtemps utilisé aux Etats-Unis sans donner de résultats probants.

58% des PE rejettent de telles évaluations, ce qui montre leur inutilité. Ils sont moins sévères à l’encontre de celles passées en CP. Le ministère devrait retenir ce diagnostic pour ne garder qu’une évaluation en CP et une en sixième pour évaluer la progression à la fin de la scolarité dans le primaire. Le brevet des collèges et le baccalauréat suffisent pour juger par étape les acquis.

I.II. Des dépenses réclamées

Les PE réclament d’abord des améliorations de leurs conditions de travail et des conditions d’apprentissage des élèves.

Un large consensus se dessine sur la question des effectifs. La plupart des PE demandent que, dans l’Éducation Prioritaire, le dispositif des dédoublements soit élargi à toutes les classes.

Le constat est clair : moins les effectifs sont nombreux, meilleure est la qualité de l’enseignement.

Une meilleure utilisation des moyens est capitale pour améliorer le niveau des élèves.

 

II. La question de l’hétérogénéité

97% des PE pensent que l’inclusion est difficile à gérer.

L’inclusion accentue manifestement l’hétérogénéité des classes. Sa gestion doit permettre à l’élève inclus de profiter pleinement de l’enseignement dispensé et aux autres élèves d’en faire de même. Elle doit être raisonnée et pondérée, et non prétexte à communiquer et à supprimer des structures spécialisées.

II.I. La formation des enseignants

La formation est vécue comme une infantilisation pour 65% des PE. Ce simple fait devrait constituer un motif de remise en cause du système. De plus, elle n’est même pas jugée utile. 67% des PE participent à des formations qui ne correspondent pas à leurs besoins. Le nombre de PE ayant subi des formations sans avoir pu émettre le moindre choix le confirme (71%). En outre, les divers plans n’ont pas constitué un levier de progression.

II.II. La question respect des professionnels

Corrélée à la formation continue se pose la question du respect des professionnels – l’un des chevaux de bataille du SNALC.

Le professionnalisme des PE s’exprime dans la recherche collective de moyens pour améliorer leurs pratiques : 63% élaborent des projets collectifs.

Ce travail supplémentaire, non récompensé, explique pourquoi 90% des PE sont très nombreux à demander à rétablir l’autorité du professeur : ils souhaitent simplement être reconnus comme des professionnels faisant autorité dans leur domaine.

Leur expertise professionnelle exige une reconnaissance. Cette question est inhérente à celle des contenus.

III. Les contenus : la question centrale

Pour le SNALC, les « fondamentaux » sont constitués par les savoirs qu’apportent tous les enseignements. Les PE pensent majoritairement que les programmes devraient être plus axés sur les savoirs. Une approche qualitative des programmes, plus centrée sur la connaissance et moins sur les compétences, constituerait un levier de culture et de réussite.

CONCLUSION

L’enquête du SNALC montre que les PE plébiscitent quatre éléments :

  • des moyens et des structures pour aider les élèves à réussir ;
  • de meilleures conditions d’apprentissage ;
  • un recentrage sur les contenus et les savoirs ;
  • une bienveillance qui rime avec exigence.